• Sacagawea, la légende de l'Amour... Bonne journée...

    Retour en terre indienne, avec une autre légende et pas des moindre, la légende de l'Amour...

    en vous souhaitant une très belle journée...

    bises de Véro...

    Sacagawea La Légende de l'amour
    Bien plus qu’une légende, Les faits décrits sont véridiques…

    " ...Bientôt tu feras un voyage dans un pays inconnu. Tu es l'élue. Tu auras plusieurs noms. Tu guideras les autres. Tu seras quelque chose comme un chef qui donne au peuple des ventres pleins et des visages réjouis. Tu appartiendras aux légendes dans de nombreuses vies d'hommes et tu seras aimée par d'autres nations. Tu mourras jeune... et pourtant, tu atteindras un âge très avancé... Le début de tout cela est proche... "Fille d'un chef indien d'une tribu de chasseurs de bisons, Sacagawea, " l'oiseau qui plonge dans l'eau ", n'échappera pas à l'étrange prédiction de sa grand-mère. Enlevée tout enfant au cours d'une sanglante bataille, impitoyablement réduite en esclavage, convoitée par tous les hommes, traquée sans cesse pour sa jeunesse et sa fraîcheur, échangée, gagnée au jeu, mariée à treize ans contre son gré, elle saura cependant prendre sur le destin et sa douloureuse condition de femme une éclatante revanche.Grâce à son intelligence et à son intuition exceptionnelles, à sa connaissance aiguë des lois de la nature, au savoir et à la sagesse de ses ancêtres, c'est elle en effet qui mènera vers le succès, en 1805, une poignée d'hommes blancs, permettant à l'expédition historique des deux explorateurs américains Lewis et Clark d'atteindre les rivages jusqu'alors inaccessibles du lointain Océan Pacifique.Roman envoûtant, histoire d'amour riche en drames et en rebondissements, Sacagawea annonce aussi à traverser l'émouvante aventure d'une femme courageuse les prémices de l'ultime combat d'une civilisation sur le point d'être injustement sacrifiée à l'irrésistible ascension d'un nouveau monde.

     



    Vers l’année 1800, le territoire des États-Unis était divisé en trois : l’ouest était constitué, en grande partie, de possessions espagnoles ; le centre, de chaque côté des fleuves Missouri et Mississipi, de possessions françaises et l’est, de possessions anglaises. Les Shoshones, une tribu indienne, vivaient dans le Wyoming actuel et occupaient également une partie de l’Idaho, du Montana, du Nevada et de l’Utah. C’était un peuple fier qui vivait principalement de la chasse du bison*, un animal qui parcourait, par millions, les vastes plaines de ces régions.

    Dans le centre du village des Shoshones, vivait le grand chef Ne-Recule-Jamais. C’est là que naquit, vers l’an 1792, sa fille Petite Herbe, qui allait devenir Sacagawea. Très tôt, Petite Herbe se révéla une enfant curieuse, espiègle et très bavarde. Ses parents n’arrêtaient pas de lui dire : « Tu parles trop, Petite Herbe ; les femmes doivent apprendre à tenir leur langue, surtout en présence des hommes ». Mais Petite Herbe n’écoutait pas, ne faisant qu’à sa tête. Elle n’arrêtait pas de poser des questions à son père qui faisait preuve d’une grande patience. De taille moyenne, massif, aux larges épaules et aux jambes arquées, caractéristiques des gens de sa race, Ne-Recule-Jamais possédait des yeux noirs, brillants et habituellement durs, sauf en présence de ses enfants. Le grand chef riait même aux éclats quand il se baignait avec eux dans les eaux froides des cours d’eau, ou quand il courait avec eux, dans les herbes épaisses des collines.

    Les Shoshones formaient une tribu très unie. Tous aimaient et respectaient leur chef Ne-Recule-Jamais. Chaque guerrier était cependant son propre maître, le chef n’étant que celui qui, par sa sagesse et son courage, occupait une position de respect. On s’adressait davantage à lui pour prendre conseil que pour recevoir des ordres. Comme pour la plupart des tribus indiennes, les femmes effectuaient les travaux domestiques, tandis que les hommes capturaient et dressaient les chevaux, indispensables à la chasse aux bisons, fabriquaient les armes, protégeaient la tribu et livraient des combats contre les tribus rivales qui tentaient de s’emparer des chevaux et de faire des prisonniers. Les enfants, eux, couraient parmi les tipis et étaient libres de faire ce qu’ils voulaient, leurs aînés pensant qu’une discipline trop rigide pouvait nuire à leur développement. La vie s’écoulait paisible et joyeuse pour Petite Herbe et ses frères et soeurs.

    Un jour, les Shoshones entreprirent leur voyage annuel vers leurs quartiers d’hiver dans la région de la Montagne Luisante (aujourd’hui les Rocheuses). C’est lors de ce voyage qu’ils furent attaqués par les Pieds-Noirs, une tribu rivale qui convoitait leurs chevaux. Possédant des mousquets, les Pieds-Noirs eurent le dessus et plusieurs guerriers Shoshones, de même que des femmes et adolescents, furent tués. Des femmes furent capturées, ainsi que des enfants, dont Petite Herbe. Les Pieds-Noirs firent leur long voyage de retour vers leur territoire et Petite Herbe devint l’esclave de Bec de Vautour, le guerrier qui l’avait fait prisonnière. Elle fut traitée durement et subit toutes sortes d’humiliations, mais fière, elle endura le tout sans pleurer ni se plaindre. Elle apprit le langage des Pieds-Noirs qui lui donnèrent le nom de Femme-Oiseau ou Sac-a-jaw-a, dans leur langue. Ce nom devint Sacagawea.

    Sacagawea demeura dans la tribu des Pieds-Noirs jusqu’à ce qu’elle soit gagnée, au jeu, par un dénommé Toussaint Charbonneau, un marchand très porté sur les jeunes femmes indiennes. Le jeu était le passe-temps favori des indiens, surtout lors des grandes foires annuelles et il était fréquent qu’un indien perde tout ce qu’il possédait, femmes comprises. Charbonneau avait déjà deux jeunes indiennes dans sa cabane et il entreprit de casser le caractère de Sacajawa, jugée trop fière. Toussaint Charbonneau était né à Montréal d’une femme sioux et d’un père Canadien-français. Brutal, il battit Sacagawea, sans parvenir à briser la petite indienne qui n’avait que treize ans à l’époque.

    Plus tard, le Congrès américain vota une loi afin de permettre l’exploration des territoires situés à l’ouest du fleuve Missouri, jusqu’au Pacifique. Meriwether Lewis et William Clark furent chargés de monter une expédition à cet effet. Comme ils ne connaissaient pas ces territoires, ni le langage des diverses tribus, il leur fallait un guide et interprète. Sacagawea qui connaissait bien ces territoires, puisque sa tribu se rendait, à chaque année, jusqu’à la Montagne Luisante, fut désignée pour remplir ce rôle.

    L’expédition de Clark et Lewis comptait quarante cinq hommes. C’est au cours de ce voyage que Sacagawea démontra toutes ses qualités de princesse indienne. Elle était courageuse et était toujours à l’avant-garde pour entreprendre des discussions avec les diverses tribus, afin de permettre la traversée des territoires et ce, jusqu’à l’océan Pacifique. Elle fit l’admiration de tous les hommes, y compris Clark et Lewis, qui devinrent des amis intimes. Sacagawea tomba follement amoureuse du capitaine Clark, qui ne répondit pas à ce grand amour. Elle rédigea ce très beau poème à son intention :

    Mon amour, sous les saules le long de la rivière
    Nous nous reposions,
    Le petit oiseau jaune des peupliers
    Venait, et chantait pour nous
    Aujourd’hui je m’en souviens, et je pleure


    Mon amour, sous les jeunes maïs
    Nous nous reposions,
    Le rossignol qui aime les nuits d’été
    Venait, et chantait pour nous.
    Aujourd’hui je m’en souviens et je pleure


    Nous allions parmi les fleurs pâles
    Tout n’était que joie,
    Nous allions seuls avec notre bonheur
    Dans les buissons de fleurs pourpres.
    Hélas, que le temps a passé !


    Ô mon amour,
    Ce soir je suis seule avec mon chagrin...

     



    Au retour de l’expédition qui allait ouvrir la route de l’Ouest américain, les autorités firent une grande fête, en l’honneur de Clark et Lewis, de même qu’ en honneur de la princesse Sacagawea, qui était devenue très célèbre dans tout le pays. Le président Jefferson offrit un splendide médaillon à son effigie à Sacagawea. Reconnue finalement comme chef de la tribu des Shoshones, Sacagawea représenta son peuple lors de la signature du Grand traité de paix, du 3 juillet 1868, entre les blancs et les indiens. Sa tribu se voyant accordée un vaste territoire, Sacagawea, très noble et très émue, prononça le discours suivant devant les dignitaires, dont certains pleuraient, et qui resta gravé dans la mémoire de toutes les générations :

    Je mettrai mes pas dans ceux de mes ancêtres où je tracerai ma propre piste. Je sentirai la mousse et les feuilles sous mes pieds. J’entendrai craquer les pommes de pin et les brindilles. Je m’émerveillerai de l’assaut des lichens sur les roches, comme les vagues sur la mer. Au printemps, j’irai cueillir les églantiers et les violettes là, où loin du bruit et des querelles, tout n’est que silence et paix. Les écureuils et les oiseaux m’accueilleront. Je m’assoirai sur une souche morte et regarderai les pousses neuves me dire que la vie meurt, mais que tout recommence. En été, je sentirai la fraîcheur des ombrages et, à travers les feuilles, je verrai le ciel bleu et pourrai m’émerveiller de l’éternité de notre terre. J’irai marcher sur les collines à l’automne et respirer l’odeur âcre de l’herbe fanée. L’hiver venue, les arbres dépouillés me rappelleront aux dures réalités de la vie. Je sentirai alors sur mon visage, le froid de cristal du vent et le souffle mordant des premières neiges.

     



    Sacagawea a réellement existée. Les faits décrits sont véridiques. Aujourd’hui, de nombreuses statues érigées en l’honneur de Sacagawea sur le sol américain, rappellent son épopée glorieuse et perpétuent son souvenir. Son discours y est même gravé en lettres d’or. Malheureusement, le territoire accordé aux Shoshones fut rapidement réduit de 80% de sa superficie, les Américains ne respectant pas leur traité.

    * Les bisons qui se comptaient par dizaines de millions de têtes, avant l’arrivée de l’homme blanc, allaient être décimés en quelques années, par des chasseurs blancs payés par les compagnies de chemin de fer, qui voyaient leurs travaux ainsi que leurs trains, bloqués durant des jours, par le passage de ces animaux. Les bisons qui fuyaient à la vue de l’indien à cheval qui les pourchassait, ne voyaient aucun danger à la vue des chasseurs blancs, qui s’avançaient, à pied, et qui restaient à bonne distance. Ils tombaient sous les balles, les uns après les autres, tout en continuant de paître. L’un de ces chasseurs : Buffalo Bill, fameux tireur, qui allait devenir célèbre, pouvait se vanter de tuer jusqu’à deux mille bisons par jour. Il avait ses acolytes qui le suivaient pour porter ses armes, les recharger et tremper les canons dans des seaux d’eau pour les refroidir. Les indiens, dont les bisons constituaient la principale source de subsistance et qui ne gaspillaient absolument rien, pleuraient comme des enfants, à la vue de ces milliers de carcasses de bisons qui pourrissaient, ventres gonflées, au soleil...


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