• C'est encore en bretagne que je vous emmène aujourd'hui... en vous souhaitant une belle journée...

    devezh mad...

    et gros breizhous...

    Pied d’Airain et main d’Argent…

       
     

    Les barbares : Huns, Alains, Saxons, au cours des IVème et Vème siècles, ravagèrent la péninsule armoricaine. Les habitants, pour échapper aux massacres, se retirèrent à l'intérieur du pays, laissant les côtes à peu près désertes sur une profondeur qui atteignait parfois vingt et trente lieues. Partout, dans la partie abandonnée du territoire, la nature reprit le dessus et le sol se couvrit de végétations.

    Tout au début du VIème siècle existait chez les Bretons insulaires un personnage issu de race royale, qui était très riche et possédait de nombreux serviteurs. Il s'appelait Iaun (Jean). En raison de la droiture de son caractère, on l'avait surnommé Reith, nom qui peut se traduire par la Loi ou par la Règle.



    Ayant appris que la plus grande partie de la Cornouaille armoricaine était redevenue, à la suite des invasions, une terre délaissée et sauvage, que les chevaux, le bétail, le gibier y vivaient en liberté, Iaun Reith fréta une grande flotte, traversa la mer et vint s'installer dans ce pays nouveau pour les siens et pour lui, qu'il mit en culture.

    La principauté, créée par Iaun Reith, passa successivement à son fils Daniel, puis aux deux fils de ce dernier, Méliau et Rivod. Autant Méliau était bon et aimé de son peuple, autant Rivod était ambitieux, cruel et redouté. Un jour, les deux frères eurent une discussion. Méliau soutenait l'équité, Rivod ne reculait pas devant l'injustice pour obtenir ce qu'il désirait. Comme Méliau lui présentait de justes remontrances, son frère s'emporta et, renouvelant l'acte de Caïn, le frappa brutalement jusqu'à ce que mort s'ensuivit.

    Méliau laissait un héritier légitime, son fils Mélar ou Méloir, âgé de sept ans.

    Rivod, en raison de l'extrême jeunesse de Mélar, obtint de gérer ses biens. Mais ce pouvoir temporaire ne suffisait pas à son ambition. Il voulait le pouvoir définitif. Il projeta d'abord pour l'obtenir d'assassiner son neveu ; puis une idée peut-être plus atroce encore lui vint à l'esprit. Il fit couper la main droite et le pied gauche de l'enfant. Celui-ci, du fait de cette mutilation, ne pourrait tenir un glaive, ni monter à cheval et deviendrait incapable de régner.

    L'assemblée nationale des barons de Cornouaille protesta contre cet acte abominable. Elle décida même de soustraire Mélar à Rivod et de le confier à l'abbé qui avait remplacé saint Corentin à la tête de son monastère. Elle n'osa cependant pas retirer le pouvoir au frère de Méliau.

    Mélar, dès qu'il fut instruit, alla demeurer chez l'un des barons, nommé Kérialtan, que l'assemblée chargea de son éducation militaire et mondaine. Un événement absolument merveilleux s'était produit. Les barons, après sa cruelle mutilation, avaient fait adapter à Mélar un pied d'airain et une main d'argent. Or, peu à peu, ces membres artificiels s'étaient assouplis, avaient crû, si bien que le jeune prince s'en servait comme s'ils eussent été naturels.


    L'incapacité physique n'existait donc plus et, Mélar, contrairement à ce qu'avait voulu son oncle, se trouvait en mesure de régner et de gouverner. Son amabilité et sa bonté, qui rappelaient celles de son père, lui valurent des partisans nombreux.

    Rivod sentit tout le danger de cette nouvelle situation. Il regretta de n'avoir pas suivi sa première inspiration et fait assassiner Mélar. Convaincu qu'il n'était pas trop tard cependant, il appela Kérialtan. Après lui avoir servi un repas fastueux, arrosé des meilleurs vins, il lui proposa de tuer son pupille, moyennant quoi il le comblerait de tous les biens.

    Kérialtan, honnête jusqu'alors, et qui même semblait aimer Mélar d'une affection vraiment paternelle, se laissa griser tout à la fois par les vins généreux et par les promesses de Rivod. Il accepta l'odieux marché, en posant cette condition :

    - Quand j'aurai apporté la tête de Mélar, je monterai sur la plus haute montagne de Cornouaille et tout le pays que verront mes yeux sera mien.

    Il en sera selon ton désir, acquiesça Rivod.

    En retournant chez lui, Kérialtan se rendit compte de l'abomination de sa conduite. Il confia à sa femme ce que lui avait proposé Rivod et laissa entendre qu'un tel crime rejaillirait certainement sur lui et sur les siens. Mais, au lieu d'être encouragé. dans l'idée d'un refus, Kérialtan trouva au contraire, auprès de sa compagne, l'excitation au crime..

    - Il faut, lui dit-elle, songer à l'avenir de nos enfants. Il n'est pas bon de désobéir aux princes. Va trouver Rivod. Dis-lui que tu acceptes définitivement ses propositions.

    Kérialtan, accompagné de son fils Justan, qu'il emmenait comme témoin, se rendit à nouveau chez Rivod. Il y demeura pendant une semaine à discuter, point par point, les conditions de l'odieux contrat.


    Pendant ce temps, la femme de Kérialtan était revenue à de meilleurs sentiments. A son tour, elle comprenait l'horreur du pacte sanguinaire que son mari et son fils allaient conclure. Prise d'un remords sincère et de pitié pour Mélar, qui était jeune, beau, affectueux, elle lui dit, sans spécifier lequel, qu'un danger le menaçait et elle l'emmena de l'autre côté des montagnes d'Arrhée, pour le mettre en sûreté chez l'un des plus puissants seigneurs du pays, le comte de Beuzit, dont le château s'élevait à quelque distance des lieux où se trouve la ville actuelle de Lanmeur.

    Quand Rivod apprit la fuite de Mélar et de la femme de Kérialtan, il montra une profonde colère et tomba dans une languissante tristesse. Il rappela son complice et lui dit qu'il se devait de remplir ses engagements. Kérialtan, qui avait entrevu une grosse fortune, ne voulait pas qu'elle lui échappât. Il se mit en quête de découvrir la retraite de Mélar. Ce ne fut pas chose très facile, car sa femme désirait, malgré tout, revoir les siens. Elle mit cependant comme condition que les projets criminels de Rivod seraient abandonnés. Kérialtan en fit le serment et, le jour de son arrivée, il se montra plein d'attentions pour Mélar. Celui-ci, ignorant que ceux qu'il regardait et aimait à l'égal d'un père et d'un frère avaient l'âme perverse, manifesta une joie profonde de les revoir. Pour leur prouver son affection, il demanda, selon la coutume de l'époque, à passer sa nuit avec eux.

    Mais la femme de Kérialtan doutait encore de la sincérité de son mari. De vagues craintes la hantaient. Elle s'opposa, pendant deux jours à ce que Mélar partageât sa couche. Le troisième jour, Mélar montra tant d'insistance, Kérialtan protesta de sa droiture avec tant d'apparente sincérité, que la pauvre femme, non sans trembler, finit par céder.

    Mélar s'allongea donc entre le père et le fils, et, plein de confiance en leur amour, il s'endormit tout heureux. La maison entière se trouva bientôt plongée dans le sommeil. Seuls Kérialtan et Justan restaient éveillés. Quand ils furent bien certains que personne ne les entendrait, ils quittèrent leur lit. Le père saisit une hache, le fils prit entre ses mains les bras de Mélar. La hache s'éleva et retomba. Le sang jaillit et la tête roula sur le sol " comme celle d'un agneau ".


    Le crime accompli, Justan ramassa la tête ensanglantée et la plaça dans un sac, pour la porter à Rivod. Mais il n'était pas facile de quitter le château de Beuzit sans attirer l'attention de ses habitants. Justan, au lieu de sortir par la porte qui était gardée, essaya, en s'aidant des aspérités, de descendre le Iong de la muraille. La nuit était profonde. Il ne put trouver les repères sur lesquels il comptait. Dès qu'il eut commencé sa descente, il se sentit perdu. Il voulut remonter au faite des remparts. Ses forces l'abandonnèrent et, d'une hauteur de plus de trente pieds, il roula au fond des douves, le corps broyé.

    Kérialtan trouva, le lendemain matin, le cadavre de son fils. A côté, dans le sac, gisait la tête de Mélar. Maîtrisant la douleur qu'il éprouvait de la perte de Justan, Kérialtan prit le sac et se rendit en courant chez Rivod, aux pieds duquel il jeta l'affreux trophée.

    - C'est bien, déclara le tyran. Tu vas recevoir le prix de notre marché. Rends-toi sur le mont Fruggy et, comme convenu, tout ce que tes yeux verront sera tien.

    Kérialtan escalade ha montagne. Il arrive bientôt au sommet. Il regarde autour de lui, mais il a l'impression, bien qu'il n'aperçoive aucune étoile, d'être en pleine nuit. Le soleil brillait cependant quand il partit de chez Rivod. Alors, il comprend ce qui lui arrive. Il ne connaîtra plus désormais la douce lumière du jour. Ses yeux sont éteints. Il est aveugle. Sa rage du crime commis et qui ne sera pas payé devient telle que le sang lui monte à la tête et que son coeur s'arrête de battre. Il tombe foudroyé.

    A quelques jours de là, Rivod expirait à son tour, au milieu des plus cruelles souffrances.

    Le cadavre de Mélair fut transporté dans l'église de Lanmeur où, pour recevoir son tombeau, on édifia la très belle crypte à trois nefs qui s'y voit encore

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    Les corsieres Bréhatins…

    Un corsaire n'est ni un pirate, ni un flibustier ; il est mandaté par son gouvernement pour faire la guerre de course aux bâtiments ennemis. Aussitôt la déclaration de guerre les plus hardis recevaient des lettres de marques délivrées par le ministère de la marine. De prestigieux corsaires armaient à Saint-Malo : Surcouf, Jean Bart, Duguay-Trouin... ; d'autres corsaires armaient à Paimpol et à Bréhat. Leurs  lougres agiles, armés à la course, attiraient de nombreux marins Bréhatins.

    Seul mouillage en eau profonde entre Brest et Saint-Malo, l'île de Bréhat occupe une position stratégique pour les corsaires. Par la position avancée de l'île sur la Manche, ils se trouvaient à proximité du lieu de leurs exploits : la course aux bâtiments anglais. Les corsaires Bréhatins étaient tenus de conduire leurs conquêtes au port de Paimpol où la répartition du produit faisait l'objet d'une décision du tribunal des prises.

    "En 1484, le corsaire Coatanlen d'origine Bréhatine à la suite d'une affaire où il avait fait prisonniers des marins de Bristol, quittait la Bretagne pour s'établir à Lisbonne. Il y rencontrait Christophe Colomb, lui révélait l'existence du nouveau monde et lui en indiquait la route." (Bibliothèque Nationale M.S. français 26.088. Pièce 86. O.L. Aubert, Bretagne touristique)

    La guerre maritime avec les Anglais, commencée sous Louis XIV, puis la guerre de l'Indépendance des Etats-Unis, enrichirent les corsaires Bréhatins ; pendant la seconde moitié du 17ème siècle et la première moitié du 18ème, Fleury, Lambert, Corouge, Le Brujon... , corsaires du roi, bâtirent sur Bréhat de grosses maisons de granit rose pour y installer leurs familles.

    Après la révolution, une nouvelle guerre avec les Anglais relance l'activité maritime des Bréhatins, qu'ils soient corsaires ou marins de la république, comme l'amiral Le Bozec (Pour plus de détails, consulter Bréhat, une île traversée par la révolution, de Jean-Luc et Marion LePache, 1991).

    La vie des corsaires était rude. Il arrivait qu'ils soient faits prisonniers par les Anglais qui les gardaient captifs sur des pontons. En 1815, les Anglais relâchèrent 78 Bréhatins, mousses et capitaines, capturés sur des bateaux corsaires.

    La course fut abolie au congrès de Paris en 1856, à l'instigation de l'Angleterre, la plus intéressée à sa suppression, et avec le consentement général des puissances, Etats-Unis et Espagne exceptés. (Ile de Bréhat, île des corsaires, Voegelin, 1996)

     

     

    Légende de Brehat…

    LES PETRIFIES DE BREHAT

     

    Mais les rochers du Pan racontent surtout le drame du comte Mériadec de Goëllo. Ses deux fils Gwill et Isselbert, fatigués d'attendre la mort de leur père, décidèrent de le tuer pour entrer en possession de son héritage.

    Mériadec eut vent du complot et put s'enfuir, mais ses fils le rejoignirent à la pointe du Pan, et accomplirent leur crime. Mais quand ils voulurent précipiter le corps de la falaise, ils sentirent leurs membres s'appesentir.

    Ils devinrent de pierre, ainsi que le corps du comte, et sont restés pétrifiés sur le vide, à jamais unis par la pétrification de leur père, dont le sang a teinté à jamais tous les rochers de Bréhat.

     

    Sur la colinne, les grandes pierres en postures humaines, que l'on dirait agenouillées, sont une curieuse adoration des bergers de l'île.

    En effet, un jour le fée du Pan reçut la visite d'une amie chère, une princesse des Eaux. La visiteuse était si belle que les pauvres bergers laissèrent vaguer leurs troupeaux pour se presser autour d'elle. Furent-ils trop pressants ? La fille des Eaux pria son amie de la délivrer de ses admirateurs, et la fée Pan les pétrifia comme ils étaient.

     

    Ainsi temoigneront-ils inlassablement de la fascinante beauté des sirènes ...


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  • aller soyons fou, en continuité de mon article d'hier, j'ai décidé que la semaine serait Bretonne ... alors encore des légendes de ma très belle Bretagne...

    bises de Véro...

    devezh mad (bonne journée)...

    et bonne visite...

    Les Ânes de Saint-Suliac…

    Quand, en vedette, on remonte la Rance dans la direction de Dinan, on aperçoit, sur la rive droite du fleuve le port et le village de Saint-Suliac que domine la haute tour quadrangulaire d'une église, dont certaines parties datent du xiii« siècle.

    Suliac, fondateur du monastère autour duquel s'est depuis développé le bourg qui porte son nom, était le fils de Bramail, roi du Pays de Galles. Il avait trois frères. Redoutant les honneurs et les charges du pouvoir, il décida d'entrer dans les ordres et suivit un abbé nommé Guimarch. Quand il apprit la décision de son fils, le père de Suliac entra dans une grande colère et dépêcha, avec mission de tuer Guimarch, trente hommes d'armes. Ceux-ci, à la demande de Suliac, épargnèrent l'abbé et finalement le roi Bramail s'inclina devant les désirs de son fils.

    Plus tard, Suliac devint à son tour abbé. L'un de ses frères qui avait succédé à son père étant mort, sa femme Hajarné perdit le pouvoir. Elle l'aurait conservé si Suliac avait consenti, pour l'épouser, à quitter les ordres. Il repoussa avec indignation une semblable proposition. Hajarné jura de se venger. Pour lui échapper, Suliac s'embarqua et vint aborder à l'embouchure de la Rance. Il remonta la rivière jusqu'au premier isthme qu'il rencontra et qui sépare l'anse Beauchet de l'étang fluvial dit la plaine de Saint-Suliac. Le seigneur du pays l'accueillit avec joie et lui donna, en tous biens, la presqu'ile de Montgarrot. Suliac et ses moines cultivèrent le pays, y semèrent du blé et y plantèrent de la vigne.

    La Rance, à cette époque, n'était pas aussi large qu'elle l'est aujourd'hui. On la traversait facilement à gué, au moment de la marée basse. En face du monastère de saint Suliac, sur la rive gauche, se trouvait le village de Rigourden, où les habitants faisaient l'élevage des ânes. Or, ces derniers avaient pris l'habitude, la nuit, de venir manger les récoltes du monastère. Suliac, à plusieurs reprises, adressa aux nocturnes visiteurs de justes remontrances. Ils n'en tinrent aucun compte. Ils se risquèrent même à franchir les enclos qui protégeaient les vignes de Montgarrot. Suliac, pour les punir, les rendit immobiles et leur retourna la tête. Quand les propriétaires de Rigourden virent que leurs ânes ne revenaient pas, ils se rendirent au monastère. On juge leur effarement d'apercevoir les baudets incapables « de se mouvoir ni de remuer non plus que s'ils eussent esté de marbre ou de bronze ».

    Mais Suliac n'était pas vindicatif. Il consentit à rendre aux animaux la liberté de leurs mouvements, à condition qu'ils ne traverseraient plus jamais la rivière. D'ailleurs, pour les en empêcher, il élargit la Rance et lui donna l'étendue qu'elle a maintenant devant Saint-Suliac....

    "Les larmes de Saint Sieu"

    Saint Sieu est le patron de Lancieux, petite station balnéaire entre Saint-Briac et Saint-Jacut-de-la-Mer. C'était un disciple de Saint-Brieuc.
    C'est par la mer que, de l'embouchure du Gouët, il s'était rendu à l'estuaire du ruisseau du Lastier pour établir son monastère. La veille du jour de la mort de Saint-Brieuc, il vit en songe celui-ci gravir les degrés d'une échelle qui touchait le ciel. Il prit en toute hâte le chemin du Champ du Rouvre et arriva pour recueillir le dernier souffle de son maître.
    Cette mort lui causa un profond chagrin et quand il revint à son monastère, en mémoire de celui qu'il ne cessait de regretter, il fit jaillir une fontaine du rocher. Cette source n'assèche jamais. Elle coule goutte à goutte, comme des larmes qui tombent.
    Saint Sieu avait bâti une église. Quand il mourut, ses paroissiens l'ensevelirent dans cette église. Le lendemain de son inhumation on trouva le corps au bord de la mer. Il en fut de même à plusieurs reprises. Les Lancieutains comprirent alors que leur saint patron voulait qu'une église fût édifiée à l'endroit même choisi par lui pour mourir. Quand on l'eut mis dans l'église neuve, il ne la quitta plus. ..

    Où la terre devient de l’or…

    Deux Bretons insulaires, le mari Glaudan et la femme Galoguen avaient vu leur barque séparée par la tempête de la flottille à laquelle ils appartenaient....
    Le vent s'étant calmé, ils vinrent échouer dans une anse de la côte du Léon, que l'on appelle aujourd'hui l'anse du Goulven, en bordure du territoire de la commune de Plouider (canton de Lesneven).

    La détresse des naufragés est grande. La côte, couverte de taillis épais, paraît habitée seulement par les fauves. A peine Galoguen a-t-elle mis le pied sur le sol armoricain, qu'elle se sent prise des douleurs de l'enfantement. Glaudan ne sait comment secourir sa femme. Fiévreuse, celle-ci réclame de l'eau. Seule la mer pourrait lui offrir son onde amère. Le mari désespéré se voit dans la nécessité d'abandonner son épouse pour aller à la découverte d'une source prochaine, mais il n'a aucun vase pour rapporter de l'eau. Il s'avance au milieu du taillis. Soudain, il aperçoit une chaumière, dressée à l'orée de la forêt, sur la falaise qui domine la mer. Il reprend espoir et frappe à la porte. Celle-ci s'ouvre. Un véritable sauvage apparaît. Glaudan implore une hospitalité qui lui est brutalement refusée. Tout au plus, l'homme consentit à indiquer à Glaudan un sentier qui conduit au ruisseau. Il lui prête aussi un vase. Mais Glaudan s'égare dans l'épaisseur du bois et ne parvient pas à joindre le ruisseau. Il tombe à genoux, supplie le ciel de venir à son aide, de secourir l'infortunée Galoguen.

    Après avoir marché toute une nuit et tout un jour, Glaudan, épuisé à son tour, se retrouve à l'endroit où il a laissé Galoguen. Celle-ci, en souriant, lui présente son fils qui est né, qu'elle allaite et auquel elle a donné le nom de Goulven. A ses côtés, une fontaine a jailli. Dieu a exaucé la prière de Glaudan. Cette fontaine se nomme toujours la fontaine de Saint-Goulven.

    Glaudan et Galoguen s'établirent à l'endroit même ' où était né leur fils. Et ceci se passait à l'aurore du vi-ème siècle.

    Quelques années Plus tard, un riche Breton s'intéressa à Goulven enfant. Il le fit instruire en vue de l'instaurer son héritier.

    Goulven dédaigne la fortune. Il préfère demeurer pauvre et habiter le désert. Sur la plage même où ses parents ont abordé, où il a vu le jour, il construit son pénity. Il n'a qu'un compagnon, nommé Maden. Tous deux travaillent avec acharnement pour défricher la forêt voisine. Ils ne s'arrêtent que pour prier et processionner autour de trois croix qu'ils ont eux-mêmes dressées. Le sol est devenu fertile grâce à leur labeur. Des émigrants s'établissent dans le « Minihy de SaintGoulven ». Goulven ne sort pas pour cela de sa solitude. Il ne parle à personne, sauf à un rude laboureur appelé Ioncor (nom qui existe encore en Bretagne sous la forme de Joncour) qui habite le vallon voisin de Plou Enéour.

    - Tu vas aller trouver loncor et tu lui diras qu'il te donne pour sceller notre amitié ce qui se trouvera sous sa main lorsque tu lui adresseras la parole.

    Quant à toi, quoi que te donne Ioncor, tu l'en remercieras. Tu reviendras ensuite, sans regarder, avant d'être de retour au pénity, ce que tu apportes.

    Maden arrive à Plou-Enéour. loncor conduit sa charrue et creuse un sillon. L'envoyé dit le but de sa visite. loncor veut satisfaire le désir de Goulven, mais il ne sait quoi lui remettre. Tout à coup, pris d'une idée subite, il se baisse, ramasse trois poignées de terre et les jette dans la tunique de Maden.

    Celui-ci, après avoir remercié Ioncor, reprend le chemin du pénity. Il a l'impression, à mesure qu'il avance, que ce qu'il emporte s'alourdit. il lui faut ralentir sa marche. Sa poitrine est oppressée et sa tunique risque de se déchirer. Enfin, à bout de forces, il arrive devant Goulven. A ce moment seulement il regarde le présent de Ioncor et s'aperçoit que les trois poignées de terre se sont changées en trois lingots d'or.

    Cette légende montre dans sa forme symbolique les bienfaits qui ont résulté pour l'Armorique de la venue des saints et des émigrés bretons, qui ont fait n sol fertile d'une terre inculte.

    Dans sa vieillesse, bien malgré lui, on fit de Gouiven un évêque. Le bruit du monde l'effraya. La crainte d'être retenu par ses ouailles l'incita à quitter clandestinement son pays de Léon et même la Bretagne. Il alla se cacher dans un coin perdu de l'évêché de Rennes et, dans le nouveau pénity qu'il se construisit, il recommença sa rude vie d'ascétisme et de prière...

    Le saut de Saint-Valay…

    VALAY, religieux de l'abbaye de Landevennec, avait établi son premier pénity tout proche de la capitale des Diablintes, qui est devenue, plus tard, la ville de Dinan.

    Un jour, il reprocha aux femmes du pays leur conduite qui laissait fort à désirer et leur mauvaise langue. Elles s'ameutèrent contre Valay et le chassèrent à coups de pierres. Il prit la fuite pour leur échapper. Les femmes s'élancèrent à sa poursuite. Elles couraient plus vite que lui et pensaient bien le rattraper quand il arriverait sur les hauteurs qui forment les parois de la vallée où coule la Rance. Mais, à leur grande surprise, elles virent Valay franchir d'un bond la vallée, pour aller retomber de l'autre côté du fleuve, sur un rocher où l'on montre encore la marque de ses pieds.

    Ne voulant plus retourner à Dinan, Valay établit son lann sur la rive droite de la Rance, lequel prit plus tard le nom de Lann-Valay....

    Le dragon de l'Elorn…

    Le dragon de l'Elorn…

    Les histoires de dragons, gardiens de trésors ou terreurs d'une région et qu'auraient vaincus les saints et les chevaliers, sont nombreux en Bretagne. Sans parler du Morault dont triompha Tristan, du dragon que Gildas enchaîna lors de son arrivée dans la presqu'île de Ruys ; de celui que combattit Arthur et que terrassa Efflam ; du monstre à neuf têtes, qui habitait la grotte de Saint-Marc à Belle-Isle-en-Mer ; des serpents que noyèrent Tugdual de Tréguier et Saint Pol de Léon, voici le récit type pourrait-on dire, d'un combat livré et d'une victoire remportée sur l'un de ces monstres sans doute imaginaires, mais qui pouvaient être aussi les derniers représentants des grands sauriens disparus.
    Deux chevaliers, Neventorius et Derrien, chevauchaient le long de la rivière de Dour-Doun, entre Pont-Christ et le château de Roch Morvan, dont les ruines imposantes se voient encore, à côté d'une délicieuse église, toute proche de la station même de la Roche-Maurice, un peu avant d'arriver à Landerneau.

    Tout à coup, Neventorius et Derrien aperçurent, entre les créneaux des tours, le seigneur de Roch-Morvan qui se nommait Elorn. Ils le virent enjamber le parapet et se précipiter dans la rivière qui coulait au pied même du rocher, sur lequel était bâti son castel. C'est depuis que cette rivière a changé son nom de Dour-Doun (eau profonde) pour celui d'Elorn.

    Les deux chevaliers, à toute bride, se portèrent au secours du malheureux seigneur. Ils le tirèrent, quelque peu blessé, hors de l'eau et le transportèrent dans sa demeure.

    Neventorius demanda à Elorn les causes de son acte désespéré et celui-ci lui répondit :

    - Sachez, chevalier, que tout près de chez moi gîte un épouvantable dragon qui dévore gens et bêtes. Dès que la faim le fait sortir de son repaire, il cause dans le pays des ravages irréparables. Or, le roi Bristokus, mon suzerain, a, par édit, décidé que, chaque mercredi, on demanderait au sort de choisir, parmi les seigneurs du Léon, celui qui devra envoyer un homme pour être dévoré par cette cruelle bête, ou y aller lui-même. Or, ce sort est tombé sur moi tant de fois que j'ai livré tout mon monde. Il ne reste plus que ma femme que voici et mon fils, Riek, ce petit enfant qu'elle tient entre ses bras, âgé seulement de deux ans, que le sort vient de désigner. Je préfère me noyer que de le livrer à une mort aussi terrible.
    Le seigneur Elorn était païen. Neventorius et Derrien lui promirent, s'il se convertissait et s'engageait à construire une église sur ses terres, qu'ils le délivreraient à tout jamais de son dangereux voisin. Elorn leur donna l'assurance qu'il se sentait tout prêt à partager leur foi.

    Les deux chevaliers se rendirent à la caverne du dragon. Ils lui firent, au nom du Christ, commandement de paraître. Le monstre sortit et son sifflement effroyable jeta l'épouvante parmi les assistants. Il était long de cinq toises et gros par le corps comme un cheval ; sa tête ressemblait à celle d'un coq gigantesque, son corps était cuirassé de dures écailles qui se hérissaient, sa gueule s'ouvrait si grande que, d'une seule bouchée, il avalait une brebis, ses yeux lançaient des éclairs qui tuaient les oiseaux et les enfants. A sa vue, Derrien mit pied à terre. Son cheval, pris de peur, s'échappa et courut à toute bride à travers le pays.
    Neventorius et Derrien, sans hésiter, s'avancèrent au devant du dragon qui, n'osant plus bouger, se laissa approcher et passer un licol. L'enfant Riek le prit alors par la bride et le conduisit au château.

    Les chevaliers et le comte Elorn se rendirent chez le roi Bristokus avec leur capture, puis à Tolente où habitait le prince Jugomus, et, enfin en un hâvre voisin où leur navire se trouvait à l'ancre. Là, ils commandèrent au dragon de se jeter à la mer. Ce qu'il fit. Depuis ce port s'est appelé Poulbeunzual, c'est-à-dire port où fut noyé la bête, nom qu'il porte encore, en la commune de Plounéour-Trez.
    Si les premiers habitants de la Bretagne qui débarquèrent d'outre-manche, s'établirent sur les côtes donnant lieu à toutes sortes de croyances et de récits fantastiques, beaucoup d'entre-eux gagnèrent également les terres, alors recouvertes d'une épaisse végétation. Ils baptisèrent l'endroit, Argoat, le pays des bois.

    En ce temps-là, Brocéliande, la forêt enchantée, témoin magnifique des hauts-faits du roi Arthur, de Merlin l'enchanteur, et de ses chevaliers de la table ronde, s'étendait encore de l'actuelle forêt du Cranou à la plus connue forêt de Paimpont mais ses glorieux habitants de jadis commençaient déjà à être remplacés dans le coeur des hommes par un nombre toujours croissant de saints aux miracles de nos jours toujours contés.

    C'est dans un voyage vers les légendes de ces contrées que le site An Arvorig vous propose dès à présent d'embarquer..

     


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  • La Bretagne quand tu nous tiens... lol et oui aujourd'hui petit article sur la Bretagne, mapatrie...

    en vous souhaitant une belle journée...

    bises de Véro et bonne visite...

    légende du Pays de Saint-Brieuc...

     

    Fracan, Righail et Brioc

    La légende dorée de la Bretagne autrement dit l'Histoire des saints qui, du Vème au VIIème siècle, l'ont évangélisée, a pris naissance au coeur de l'immense baie de Saint-Brieuc, au point même où les eaux de la Manche s'enfoncent le plus profondément dans la presqu'île armoricaine. C'est là, en effet, entre Langueux et Yffiniac, à l'embouchure d'un petit ruisseau, le Russé de Bréha, qu'aborda vers l'an 460, Fracan, cousin d'un roi de Grande-Bretagne. Il était accompagné de sa femme Alba, ou Gwen (Blanche), de ses deux fils, Weithnoc et Jacut et d'une suite peu nombreuse. Il s'avança dans les terres, à une lieue et demie environ du point où il était débarqué et dressa ses tentes pour fonder le premier plou breton, le plou de Fracan, qui porte encore ce nom (Ploufragan).

    Le " Plou " indique la colonie civile, tandis que le " Lann " signifie la colonie religieuse, ecclésiastique.

    Fracan, avec l'aide des siens, défricha la partie du territoire où il s'était fixé et obtint bientôt de belles récoltes.

    Il ne resta pas longtemps seul dans ces parages. Une autre bande, plus nombreuse, conduite par Righall (Chef Puissant, en breton), ne tarda pas à atterrir, tout auprès de Fracan, à l'embouchure même du Gouët dont la belle vallée se déroule alentour du plateau sur les pentes duquel s'étage la ville actuelle de Saint-Brieuc. Righall s'établit au pied d'un énorme chêne, de l'espèce appelée chêne-rouvre, qui ombrageait de ses rameaux épais tout l'emplacement occupé maintenant par la Cathédrale de Saint-Brieuc. Sous ce même chêne il édifia son manoir, qu'il nomma Cour du Champ du Rouvre. Les compagnons de Righall se répandirent sur tout le littoral de la côte, à l'est de l'embouchure du Gouêt.

    Ploufragan et le Champ du Rouvre sont à une lieue l'un de l'autre. Des relations amicales s'établissent entre les deux chefs de plous. Tous deux font l'élevage du cheval et chacun vante les produits de son haras... Et, en l'an 480, pour juger de la supériorité de leurs étalons, ils organisent une épreuve qu'Arthur de la Borderie n'hésite pas à considérer comme " le premier concours hippique " qui se soit tenu en Bretagne.

    La piste choisie est l'immense grève qui forme le fond de la baie de Saint-Brieuc, entre le promontoire de Cesson et la presqu'île d'Hillion qui lui fait face et où se tiennent, d'ailleurs, les courses de SaintBrieuc. Les chevaux sont montés par les jeunes gens des deux plous. Mal tenus, ils partent un peu dans toutes les directions, sauf un qui va droit au but et qui est conduit par le jeune Maglus, fils d'un gouverneur de Fracan. Mais, en approchant du " poteau ", le cheval s'emballe et précipite son cavalier la tête contre un rocher. On le croit mort. Heureusement le dernier fils de Fracan, né depuis son arrivée sur la terre armoricaine, Gwennolé, qui a déjà un grand renom de vertu, de science et de charité, secourt le blessé et, par ses soins et ses prières, lui rend la vie...

    Quelques années Plus tard, vers l'an 485, une grande barque contenant 168 moines originaires du Nortumberland aborda encore à l'embouchure du Gouët. Elle était conduite par un vénérable abbé, nommé Brioc (ou Brieuc). Les émigrants suivirent la rive droite du Gouët dans la direction du sud et prirent la petite vallée du second ruisseau qu'ils rencontrèrent, que Righall avait déjà remontée et qu'il avait nommée la Vallée Double.

    Ils arrivèrent auprès d'une humble fontaine dont l'eau claire s'épandait parmi les herbes et les cressons. Comme ils se reposaient, un chasseur survint qui, devant ces inconnus, se fit menaçant.

    - D'où venez-vous ? que voulez-vous ? demandat-il impérieusement.

    - Nous venons d'outre-mer, répondit Brioc, nous voulons servir et honorer le vrai Dieu.

    Le chasseur n'en demande pas davantage. Il va trouver Righall, son maître, et lui rend compte de sa rencontre. Righall est souffrant et de mauvaise humeur. Il donne l'ordre à quelques-uns de ses hommes d'expulser de la Vallée Double ces étrangers qui se sont établis chez lui sans autorisation. Les hommes partent et voilà que Righall sent augmenter ses douleurs, qui deviennent atroces. Il regrette son mouvement de colère. Il expédie un messager avec l'ordre, non pas d'expulser, mais de traiter avec prévenance les émigrants et de les amener à la Cour du Champ du Rouvre.

    A l'arrivée du messager, Brioc choisit douze de ses moines et se rend avec eux chez le chef du plou.

    Dès que celui-ci l'aperçoit :

    - Mais c'est mon cousin Brioc, s'écrie-t-il, le grand docteur chrétien et renommé chez les Bretons d'outre-mer ! Dieu l'envoie sans doute pour me guérir.

    Les deux cousins s'embrassent. Brioc fait boire à Righall de l'eau fraîche et bénite à son intention. Les douleurs cessent aussitôt et Righall, en reconnaissance, décide d'abandonner son domaine du Rouvre à Brioc et à ses moines. Pour lui, il ira vivre désormais dans la partie de ses terres comprise entre l'Urne et le Gouessant et qui deviendra le plou d'Hélion (aujourd'hui Hillion).

    En possession du beau domaine qu'il doit à la générosité de Righall, Brioc se met au travail avec ses moines. Il défriche la Vallée Double et près d'une autre source encore plus abondante que la première, il construit, de ses mains, un petit oratoire, qui occupait la place où s'élève aujourd'hui la chapelle de Saint-Brieuc, au chevet de laquelle est la fontaine NotreDame, bijou architectural, que fit édifier, aux débuts du XVème siècle, Marguerite de Clisson. Brioc avait alors bien près de 70 ans. Mais il était ardent et travailleur. Ses moines, sous sa conduite, créèrent sur l'emplacement du Champ du Rouvre un village monastique, dont l'église est devenue par la suite 1a cathédrale de Saint-Brieuc.

    Mais, en même temps qu'ils défrichaient le pays, les moines de Brioc l'évangélisèrent. Et Brioc, âgé de 90 ans, non seulement les encourageait, mais leur donnait l'exemple.

    Cependant les environs du Champ du Rouvre étaient encore couverts de forêts dont une " infinité de bestes sauvages étaient les hostes " . Un soir, Brioc revenait de chez Righall. Il était accompagné de quelques-uns de ses religieux qui entouraient son chariot traîné par des boeufs. 'l'out à coup, au plein coeur des bois, une bande de loups se jeta sur le cortège et le dispersa. Brioc, n'entendant plus les réponses des moines aux psaumes qu'il chantait, leva les yeux et aperçut à son tour les fauves aux prunelles brillantes, à la gueule menaçante, prêts à se ruer sur les boeufs de l'attelage et sur leurs conducteurs. L'abbé leva les mains. Les loups s'arrêtèrent et formèrent un cercle en dehors duquel se tenaient les moines. Ils restèrent ainsi jusqu'au matin. A ce moment parut un Breton insulaire, nommé Connan, qui venait, lui aussi, de prendre pied sur le sol armoricain avec les débris d'une armée qu'avaient vaincue les Saxons. Ce Connan et les siens étaient païens. Il s'arrêta tout surpris devant le spectacle étrange qui s'offrait à sa vue : "  le vieillard à longue barbe blanche siégeant sur son chariot comme sur un trône, le cercle des fauves prosternés devant lui, mais repoussant les moines qui les entourent ". Comprenant soudain qu'il avait affaire à un prêtre chrétien, il lui dit :

    - Nous ne voulons désormais d'autre Dieu que le tien, baptise nous...

    Brioc alors adressa aux loups des paroles sévères, leur enjoignant de rentrer dans la forêt et de n'en plus sortir. Ils obéirent, après avoir fait à l'abbé une profonde révérence.

    Certain jour de l'an 510, un messager venu de Lis Hélion se présenta devant Brioc pour lui annoncer que Righall était à point de mort et voulait revoir son cousin avant de fermer les yeux.

    Brioc, malgré son âge et sa faiblesse, monte sur son chariot et accompagné de ses moines quitte le Champ du Rouvre. Comme de coutume, du haut de son char, tout en admirant le magnifique paysage de la grande baie, il chante des spaumes auxquels les moines répondent. Tout à coup, voici que des voix merveilleuses se mêlent à celles des moines. La réplique vient du ciel et ce sont les anges qui la donnent.

    Enfin, Brioc arrive chez Righall. Les deux cousins s'embrassent une dernière fois. Righall communie de la main de Brioc et après lui avoir dit, non pas adieu, mais au revoir, s'endort dans le Seigneur.

    Quelques mois plus tard, Brioc rejoignit Righall dans la mort. Dom Lobineau rapporte que la chambre où il expira s'emplit d'une odeur délicieuse et qu'au moment de son trépas l'un de ses disciples le vit en songe, tout rayonnant de lumière, gravir une échelle qui atteignait les portes du ciel.

    Symbole de l’hermine….

    Symbole national Breton, l'Hermine se retrouve partout en Bretagne. On dit que le choix de l'Hermine remonte au temps où, une blanche hermine fut vue en forêt, poursuivie par un chasseur ou un autre animal. L'Hermine se trouvait devant une mare de boue, et pour échaper à son prédateur, elle fut obligée de traverser la mare. Mais elle a préféré se faire tuer plutot que de souiller son blanc pelage...
    En réalité, l'Hermine a est apparue dans les années 1240, et c'est le Duc Jean IV qui a établi l'ordre de l'Hermine, en 1381.

    Drapeau Breton…

    Notre drapeau s'apelle le "Gwenn ha Du" en Breton, "Blaunc e Neirr" en Gallo, ce qui signifie "blanc et noir" en français. Donc, c'est un drapeau qui, comme son nom l'indique, est Blanc et Noir ;-). Plus précisement, il est constitué de 5 bandes noires et 4 bandes blanches, qui represetent les 9 évéchés bretons.
    Les bandes blanches symbolisent les Pays de Leon, de Cornouaille, de Vannes et de Trégor ; les bandes noires symbolisent les Pays de Saint-Brieuc, de Nantes, de Saint-Malo, de Dol et de Rennes.
    L'angle de droite est constitué d'Hermines. Il y en a 11, cependant leur nombre n'a pas de signification particulière.
    Le Gwenn ha Du a été créé par Morvan Marchal en 1925, inspiré des armoiries de la ville de Rennes, des couleurs traditionnelles de la Bretagne, et des drapeaux tels que celui des États-Unis ou de la Grèce.
    Le plus ancien drapeau breton, Ar Groaz Du (croix noire sur fond blanc) existe en Bretagne depuis 1188. La Croix Noire peut être également associée d'hermines.
    Le Bretagne a eu également un drapeau d'Hermine plain ; constitué d'Hermines noires sur un fond blanc.

    La devise Bretonne…

    La devise de la Bretagne est "Kentoc'h mervel eget bezañ saotret"
    En latin : "Potius mori quam foedari"
    en français : "Plutot mourir qu'être souillé"

    BZH…

    Les lettres BZH que l'on trouve souvent sur les voitures des bretons sont en fait l'abréviation de "Breizh" (qui signifie Bretagne, en breton). Rien de bien compliqué... ;-)

    Le Triskell…

    Le Triskell est un symbole celtique à trois branches. Il y a plusieurs interpretations de ce symbole.
    La première, la plus courrante, est que les trois branches representent l'Eau, la Terre et le Feu.
    Mais d'autre disent qu'il s'agit du Ciel, de la Terre et de l'Eau.
    Une autre interprétations possible est que les branches symbolisent les trois principaux dieux de la religion celtique : Lug, Ogme et Dagda
    Certains disent encore que les branches symbolisent le sommeil, le reve et l'eveil
    D'autres disent qu'il s'agit du cycle de la vie : enfance, vie adulte, viellesse
    Il peut aussi symboliser le passé, le présent et le futur
    Certains se demandent aussi si, tout simplement, le Triskell ne serait pas inspiré du trefle !

    Le Triskell, avec ses courbes, est symbole de dynamisme, d'enthousiasme, contrairement aux croix figées.
    Certains l'assimilent au soleil car il semble, par sa forme, dominer et surveiller l'univers.
    Les branches d'un Triskell doivent toujours tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, qui est le sens sacré (paix). Lorsque les branches d'un Triskell ne tournent pas dans ce sens là, on dit que c'est signe de guerre ou de conflit (sens maléfique).
    En tout cas, ce qui est sur c'est que le Triskell est devenu le symbole Interceltique le plus répendu.
    Son origine est très ancienne, il est antérieur à -400 av JC...
    C'est un symbole qui a toujours été tres utilisé par les celtes.

    Le Tro-Breizh…

    Le Tro-Breizh est un pèlerinage né au Moyen-Âge. Il emmenait les croyants autour de la Bretagne pour y prier devant les reliques des sept saints et évêques fondateurs du pays, dans chacunes de leur villes : Saint Samson à Dol-de-Bretagne, Saint Malo à Saint-Malo, Saint Brieuc à Saint-Brieuc, Saint Tudual à Tréguier, Saint Pol Aurélien à Saint-Pol-de-Léon, Saint Corentin à Quimper et Saint Patern à Vannes.
    Le trajet de plus de 500 km se faisait à pied et en groupe, et l'organisation des étapes était généralement assurée par les moines.
    Tout Breton devait effectuer le Tro-Breizh pour gagner le paradis. On dit que chaque Bretons et Bretonnes qui ne l'avaient pas fait de leur vivant seraient condamnés a faire le Tro-Breizh après leur mort, de façon trés inconfortable. C'est à dire qu'ils n'avancraient que de la longueur de leur cercueil, tous les septs ans...
    Aujourd'hui, et déjà depuis quelques années, certains Bretons on repris la route du Tro-Breizh.

    La Croix Celtique…

    On rencontre des Croix Celtiques dans chacun des pays celtes. La signification des branches n'est pas définie, elles pourraient faire reference aux quatre points cardinaux ou aux quatre saisons, ou encore avoir un rapport avec les planètes... Quant au cercle, il symbolise le monde qui nous entoure, la connaissance, l'univers.

    Le Vieux Pays de mes Pères… Bro Gozh Ma Zadou…

    Le "Bro Gozh Ma Zadoù" (en breton, "le vieux pays de mes pères") est le titre de l'hymne national Breton.
    La Bretagne partage son hymne avec la Cornouailles (Bro Goth Agan Tasow) et le Pays de Galles (Hen Wlad Fy Nhadau). Les textes sont sensiblement les même, en langue bretonne, cornique et galloise. Le texte du Bro Gozh ma Zadoù est disponible plus bas sur cette page...

     

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    BRO GOZH MA ZADOÙ

    Ni Breizhiz a galon, karomp hon gwir Vro
    Brudet eo an Arvor dre ar Bed tro-dro
    Dispont 'kreiz ar brezel, hon tadoù ken mat
    A skuilhas eviti o gwad

    O Breizh, ma Bro, me 'gar ma Bro
    Tra ma vo 'r mor 'vel mur 'n he zro
    Ra vezo digabestr, ma bro

    Ar Vretoned a zo tud kalet ha kreñv
    N'eus pobl ken kalonek a-zindan an neñv
    Gwerz trist, son dudius, a ziwan eno
    O pegen kaer ez out, ma bro

    O Breizh, ma Bro, me 'gar ma Bro
    Tra ma vo 'r mor 'vel mur 'n he zro
    Ra vezo digabestr, ma bro

    Breizh, douar ar Sent kozh, douar ar Varzhed
    N'eus bro all a garan kement 'barzh ar Bed
    Pep menez, pep traonienn d'am c'halon 'zo kaer
    Enno 'kousk meur a vreizhad taer

    O Breizh, ma Bro, me 'gar ma Bro
    Tra ma vo 'r mor 'vel mur 'n he zro
    Ra vezo digabestr, ma bro

    Mard eo bet trec'het Breizh er brezelioù bras
    He yezh a zo bepred ken bev ha biskoazh
    He c'halon birvidik a lamm c'hoazh 'n he c'hreiz
    Dihunet out bremañ, ma Breizh...


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  • Coucou, bienvenue en territoire breton aujourd'hui avec une petite chanson et légende , en vous souhaitant une bonne journée...

    bises de Véro et Bonne Visite...

    GWRAC'H AHEZ

    1. Erru Gwrac'h Ahez en hon bro.
    Kasomp mein bras war an henchoù!
    Kasomp mein bras ha mein bihan
    War an hent bras e-kreiz al lann!

    2. Nag an den kos a lavare
    En e goagez war Venez Bre:

    3. - Gwell a ve kernes ha bosenn
    Vit Gwrac'h Ahez en hon kichen.
    Gwell a ve brezel ha marv
    Vit Gwrac'h Ahes en hon c'hevreoù.

    4. Ma Gwrac'h Ahes en penn a lann.
    Honnezh na zeu ket hec'h unan:
    Truantourien a zo ganti
    Da lakaat 'n noas leurenn ho ti.

    5. - Kasomp mein bras ha mein bihan
    War an hent bras e-kreiz al lann!

    6. - Kirri houarn a zo ganti
    Ha kezek gwenn war he c'hirri.

    ..............................

    7. Hag ar gernes gwenn vel an erc'h
    War gein un heizez zeu war-lerc'h.

    8. - Kasomp mein bras ha mein bihan
    War an hent bras e-kreiz al lann!

    9. - Ar brezel gwall, ar brezel taer
    A zeu war lerc'h gand an erer.
    Gant ar bleizi, gant ar brini
    Zo 'klask kaout kig dud da zebriñ.

    10. - Kasomp mein bras ha mein bihan
    War an hent bras e-kreiz al lann!

    11. - Ar vosenn du, ar vosenn wenn
    A zeu war-lerc'h en ur c'harr prenn,
    En ur c'harr prenn a c'hwigourat.
    An Ankoù treut hen charreat.

    12. - Kasomp mein bras ha mein bihan
    War an hent bras e-kreiz al lann!

    13.- War-lerc'h honnezh, na welan ken.
    Na welan den war ar blaenenn.
    Na welan ken 'med ar genn vras
    O kreskiñ war an douar noazh..."

    14. - Erru Gwrac'h Ahez en hon bro.
    Kasomp mein bras war an henchoù!

     

    Traduction…

    LA VIEILLE AHES

    1. La vieille Ahès vient par chez nous!
    Posons des dalles bout à bout!
    Des pierres, petites et grandes
    Pour la grand-route de la lande!

    2. Voici ce qu'un vieillard disait,
    Assis en haut du Menez-Bré:

    3. - Bien mieux vaudraient peste et disette
    Que la vieille Ahès qui s'apprête.
    Et guerre et mort vaudraient bien mieux
    Que la vieille Ahès en ces lieux.

    4. Ahès est au bout de l'ajonc
    Mais n'est pas seule. Voyez donc!
    Un essaim de truands la suit
    Qui viennent piller vos logis.

    5. - Des pierres, petites et grandes!
    Pavons le chemin de la lande!

    6. - Des chariots de fer à présent
    Que traînent de grands chevaux blancs;

    .....................................

    7. Et la disette au teint de neige
    Montant un cerf suit le cortège

    8. - Des pierres, petites et grandes!
    Pavons le chemin de la lande!

    9. - Et je vois la guerre âpre et folle
    Avec l'aigle qui la survole.
    Les loups, les corbeaux se démènent
    Se disputant la chair humaine;

    10. - Des pierres, petites et grandes!
    Pavons le chemin de la lande!

    11. - Puis peste noire et peste blanche
    Attelées à un char de planches
    Qui grince, où j'aperçois, juché,
    L'Ankou décharné, son cocher.

    12. - Des pierres, petites et grandes!
    Pavons le chemin de la lande!

    13. - Je ne vois plus rien qui le suive,
    Ni, sur la plaine, âme qui vive.
    Plus rien que ce grand coin pointu
    Qui s'enfonce dans le sol nu...

    14. - La vieille Ahès vient par chez nous!
    Posons des dalles bout à bout!

    Traduction: Ch. Souchon (c) 2011…

     

    Ci-dessus une chanson recueillie vers 1880 par Joseph DESMARS fils, dans la région de Lannion en Côtes d'Armor.Pour lui ceci est l'expression de la souffrance des armoricains sous l'oppression des Romains dans les premiers siècles de notre ère. On n'était pas encore des bretons, puisque c'est à la fin de l'époque gallo-romaine de 300 à 400 après Jésus Christ que les Bretons ont commencé à venir en Bretagne, d'abord pour soutenir l'Empire romain puis par la suite pour échapper à l'invasion de la Grande Bretagne par les saxons.

    Saxon: nom que l'on retrouve dans le mot Saux ou Saoz en breton et qui concerne l'Angleterre en breton Bro Saux.

    Ahès est un personnage mythologique des Osismes le peuple celtique qui occupait la plus grande partie du Finistère et une partie des Côtes d'Armor, leur capitale était Carhaix qui dériverait de Ker Ahès. La mythologie bretonne dit aussi qu'Ahès aurait été la créatrice de Carhaix. Du temps de l'occupation romaine Carhaix s'appelait Vorgium, et constituait pour les gallo-romains la capitale administrative et probablement aussi celle de la collecte des impôts du territoire des Osismes.

    Ahès est dans la chanson ci-dessus représentée, comme une déesse malèfique, et la collecte des impôts est évoquée aussi dans la chanson.

    Mais si on considère qu'Ahès est une représentation diabolique, alors peut être que Ker Ahès voudrait dire ville du diable et serait plutôt un surnom donné à la ville de Vorgium, centre de collecte des impôts du temps des romains, dans ce cas il est étonnant que la ville ait oublié son nom romain de Vorgium pour garder un surnom si chargé de mépris. Mais probablement ce nom est réel, puisqu'on appelle la voie romaine Carhaix Angers la voie d'Ahès.

    Ahès est aussi liée à la mythologie de la ville d'Is en breton Ker Is. Une déformation de prononciation pourrait aussi avoir transformé Ker Ahès en Ker Is.

    Dans les chansons ou les légendes bretonnes concernant l'immersion de la ville d'Is la fille du roi Gradlon Dahut à qui on attribue la responsabilité du cataclysme, est souvent appelée en breton Ahès.

    Pourquoi ce changement de nom? Je pense que la traduction en français de la légende est assez tardive.

    Il est intéressant de comparer la légende de la ville d'Is avec une autre ville qui a longtemps été considérée comme légendaire,Troie, là aussi la cause de la fin de Troie est une histoire de femme, en plus ce qui est aussi très intéressant c'est qu'un des protagonistes s'appelle Pâris en breton Par Is veut dire égale à Is. Comme pour Troie la légende de la ville s'appuie peut être aussi sur la réalité d'une vraie ville disparue tragiquement par un tsunami par exemple.

    Autre hypothèse la légende de la ville de Troie aurait été transmise oralement jusqu'en Armorique.

    Le lien entre Paris et Is, d'abord on remarque que le coeur de notre capitale est l'île de la cité, qui est donc aussi une île, le nom de la ville viendrait du nom d'une tribu gauloise les Parisis. Par Is pareille à Is en breton le jeu de mots est facile et n'est probablement qu'une coincidence. Ensuite l'adage quand disparaîtra Paris renaîtra Is n'a pas non plus, plus de sens.


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  • Pour vous souhaiter un bon Vendredi...

    Petite composition de mon imagination...

     

     MOCHE…

    Ce matin encore elle se trouve moche
    Et plus elle se rapproche
    De cet odieux miroir
    Plus elle constate son désespoir…
    Comment peut-on est être aussi moche
    Et à qui en faire le reproche !
    Elle en veut à ses parents
    Qui n’ont pas du prendre leur temps
    Pour fignoler ce gros bébé
    Avant son arrivée…
    Ce sont peut-être ses yeux
    Qui ne reflètent aucun feu…
    Non c’est son nez,
    Légèrement allongée…
    En fait c’est sa bouche
    Qui lui donne l’air farouche…
    La raideur de ses cheveux
    N’arrange rien ou bien peu…
    Son corps élancé et droit
    Un postérieur trop plat
    Une poitrine que l’on devine
    Parce que sa taille n’est pas si fine…
    Un vrai garçon manqué
    Voilà, le terme est lancé…

    Ce matin encore elle se trouve moche
    Et plus elle se rapproche
    De cet odieux miroir
    Plus elle constate son désespoir…
    Comment peut-on être aussi moche !
    Et à qui en faire le reproche…
    Elle en veut au monde entier
    D’être aussi affublé
    Elle avance toute dégingandée
    Sans charme, sans volupté…
    Elle est embarrassée de quelques kilos
    En trop, qu’elle ne cache pas avec brio…
    Elle se dit que c’est trop injuste, voilà tout
    Que la beauté n’est pas tout…
    Ce ne sont pas les apparences
    Qui font d’une personne l’importance…
    La beauté de l’âme, du cœur
    Vaut mieux que l’aspect extérieur…
    Le plus laid des hommes
    Peut-être le plus beau, tout comme
    Le plus beau des hommes
    Peut-être le plus laid, en somme…

    Ce matin encore elle se trouve moche
    Et plus elle rapproche
    De cet odieux miroir
    Plus elle constate son désespoir…
    Comment peut-on être aussi moche !
    Mais, plus de reproche…
    Car la vie est un cadeau
    Pour les petits, les gros, les moches et les pas beaux,
    Et puis l’envi d’être beau
    N’appartient qu’à ceux
    Qui doutent d’eux…
    Elle se trouve moche certes, mais c’est la beauté qu’elle a en elle,
    Qui lui donne des ailes
    Et fait que sa vie est bien remplie
    De joie, d’amour et de folie…
    Car elle a enfin compris
    Qu’en croquant la vie
    A pleine dents
    Elle a pu connaître toutes sortes de gens
    Qui comme elle, sont suffisamment intelligents
    Pour ne pas s’arrêter qu’au physique
    Car en chaque personne il y a une beauté unique…

    Et qui a-t-il de plus beau à découvrir
    Si ce n’est la beauté de l’âme, à vous de me le dire ?...

    Mon imagerie du Vendredi...

    Bon Vendredi

    Bises de Véro et Bonne visite...


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