• Noir ou Blanc... Corbeau ou Colombe... Bonne Journée...

    Quelques petites histoires aujourd'hui, entre noir et blanc, entre corbeau et colombe...

    à vous de choisir...

    bonne visite et bon jeudi...

    bisous de véro...

    Donnez-nous mille colombes... 

     

     

    Paxi la Colombe...

    L’histoire d’une colombe qui amène la paix…
    Sauf que la guerre est partout et que, toute seule, elle ne parvient pas à enrayer ces fléaux !
    Il lui faut de l’aide, assurément !
    Non seulement, elle va en trouver, mais elle va même en produire !...  

          

    Paxi était une colombe blanche, au vol gracieux, et aux attitudes douces. Elle était connue pour ses propriétés apaisantes.
    En effet, dès qu’elle arrivait, l’air était plus serein, le ciel prenait aussitôt une belle couleur bleue, et tout devenait tranquille.
    Parfois, on l’appelait, parfois, c’était elle, qui, au hasard de ses pérégrinations, calmait le jeu dans des endroits enflammés.
    Un jour, elle atterrit près d’une maison d’où émanaient de nombreux éclairs.
    Dedans, c’était tout sombre, et on entendait des éclats de voix en sortir.
    Paxi s’approcha et aussitôt, la lumière pénétra dans les pièces. La colombe trouva des enfants en pleurs et un papa, les sourcils froncés, qui avait l’air très en colère. Elle s’approcha encore et les larmes s’envolèrent, ainsi que toutes les tensions.
    Ah, on se sentait mieux ici !
    Les enfants retrouvèrent leurs rires, et le papa, le sourire. Même la maison semblait heureuse : les portes et les fenêtres s’étaient recourbées vers le ciel, en un bel arc souriant.
    Paxi caressa de ses ailes, le visage des enfants. Qu’ils étaient beaux ! Qu’ils étaient tendres ! Qu’ils étaient touchants ! Les enfants, c’était ce qu’elle connaissait de plus beau, et ce qu’elle aimait le plus.
    Elle reprit son vol, et arriva dans un pays où régnait la guerre. Des chars d’assaut dans les rues, des bombes qui tombaient, une population affolée… Ouille, ouille, ouille, ce n’était pas joyeux ! Elle avait du travail !
    Alors, elle vola d’un côté, puis de l’autre. Elle traversa tout le pays, fit plusieurs passages au même endroit, et réussit enfin, à ramener la paix. Le ciel bleu était revenu, le soleil brillait, et il ne restait plus qu’à tout reconstruire. Mais les hommes, tout heureux d’en avoir terminé avec la guerre, se sentaient le cœur à l’ouvrage, alors bientôt, tout serait différent.
    Paxi se reposa un peu. Le pays était grand, et ses multiples vols sans relâche, l’avaient fatigué. Elle était à peine posée, qu’au loin, elle vit un nuage noir.
    Allons bon, ça n’allait pas recommencer. Pas déjà ! Ce n’était pas possible !
    Mais celui-ci enflait, prenait de plus en plus d’ampleur.
    Notre pauvre Paxi dut reprendre du service. Elle vola vers le nuage qui se dissipa à son approche.
    Elle avait à peine tourné le dos que, derrière elle, plusieurs foyers se recréèrent. Vite, elle repartit vers eux. Mais la pauvre n’avait pas fini son vol, que déjà, ailleurs, la guerre repartait.
    -« Ma parole, mais je n’y arriverai jamais ! » se lamenta-t-elle.
    Un pigeon, du nom de Tampon, qui passait par là, lui proposa son aide.
    -« Puis-je t’aider, jolie colombe, tu as l’air épuisé ? »
    -« Oui, plutôt, je n’arrive pas à maintenir la paix ici, c’est très difficile, la guerre semble enracinée... »
    -« Oh oh, je vois… » dit le pigeon, « tu ne réussiras pas toute seule à faire le travail, je vais chercher d’autres colombes. »
    Et il fila à tire d’ailes, chercher du renfort. Il en trouva trois, du nom de Calma, Serena et Trankiya, qu’il ramena dare-dare vers le pays en feu.
    Aussitôt, elles se mirent au travail, et bientôt, tous les foyers s’éteignirent en même temps.
    -« Merci les amies ! » dit Paxi, « sans vous, je n’y serais jamais arrivée… Merci à toi aussi, gentil pigeon ! »
    -« Mais ce fut un plaisir ! » dit le pigeon, en rosissant.
    C’est que Paxi, la jolie colombe, lui plaisait bien, et qu’il en aurait bien fait sa fiancée.
    -« Paxi » lui déclara-t-il, « je crois que tu aurais besoin de renfort en permanence. Peut-être que je peux encore t’aider… »
    -« Ah oui ? Et comment ? » demanda Paxi.
    -« Et bien, en créant avec toi d’autres petites colombes de la paix… » murmura timidement le pigeon.
    -« D’autres colombes ? Que nous créerions ? « s’étonna Paxi.
    -« Oui, des bébés quoi ! »
    Paxi ouvrit les yeux ronds, car elle venait de comprendre. Tout gêné, Tampon se retourna pour repartir.
    -« Excuse-moi, Paxi, je ne voulais pas t’offenser. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris… »
    Paxi vint alors se poser tout près de lui, et frotta doucement sa tête contre son cou.
    -« Cher Tampon, ta proposition m’intéresse. C’est vrai que la paix a de plus en plus de mal à régner, et que l’on a besoin des nouvelles générations. Je serais heureuse de contribuer à ce repeuplement avec toi… »
    Nos deux amoureux se bécotèrent tendrement, et attendirent patiemment l’heureux évènement qui allait permettre au monde de se porter mieux... 

       

      

    Mythes et symboles de la colombe…

    La colombe est fondamentalement symbole de pureté, de simplicité, de paix, d'harmonie, d'espoir et de bonheur retrouvé. Elle représente la sublimation de l'instinct, spécifiquement de l'Eros. Avec le Nouveau Testament, elle a fini par représenter le Saint Esprit. Oiseau d'Aphrodite, la colombe représente l'accomplissement amoureux que l'amant offre à l'objet de son désir. Finalement, la colombe représente souvent ce que l'homme contient d'impérissable, le principe vital, l'âme. Tout cela est issu, bien entendu, de la beauté et de la grâce de l'oiseau, de sa blancheur immaculée et de la douceur de son roucoulement. Pour cela le terme colombe fait partie des métaphores les plus universelles pour célébrer la femme.  

           

    La colombe et l'arc en ciel sont des symboles de la Genèse. Dieu décide d'anéantir l'humanité mais épargne Noé (et sa famille), le seul homme qu'il considère comme juste. Pour échapper aux eaux du déluge, Noé, sa famille et des animaux se retrouvent dans l'arche. Après le déluge, l'arche de Noé échoua sur le mont Ararat : était-il temps d'en sortir ? pour le savoir, Noé "lâcha la colombe pour savoir si les eaux avaient baissé sur la surface du sol. Mais le colombe ne trouva pas où poser la patte ; elle revient à lui vers l'arche car les eaux couvraient toute la surface de la terre (...) Il attendit encore sept autre jours et lâcha à nouveau la colombe hors de l'arche. Sur le soir elle revint à lui, avec au bec un frais rameau d'olivier ! Noé sut ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre".

    Noé peut alors sortir de l'arche. Une nouvelle humanité voit alors le jour... 

     

    LA COLOMBE (Nom latin : Columba)

    Constellation symbolisant la colombe que Noé envoya depuis son arche pour retrouver la terre ferme et qui revint avec un rameau d'olivier. Animal emblème de la paix, la colombe était l'un des attributs d'Aphrodite. Elle a été formée à partir d’étoiles qui appartenaient à la défunte constellation du Navire Argo.

      

    Chez les indiens, les colombes sont utilisés pour les rituels de paix mais aussi pour les déclarations d’amour, les révélations de l’être cher, face à l’amour qu’il éprouve pour vous, leurs plumes sont souvent attachées aux calumets de la paix… 

     

    Les Colombes poursuivies par le Milan,

    demandèrent secours à l'Épervier,

    qui leur fit plus de mal que le Milan même.

    On sait bien qu'un mari fait souvent enrager,

    Toutefois la jeune Colombe,

    Qui gémit, et veut se venger,

    Doit bien, avant que s'engager,

    Voir en quelles mains elle tombe ;

    Car si l'amant est brutal et jaloux,

    Il est pire encor que l'époux.

     

    Charles PERRAULT (1628-1703)
    Élu en 1671 au fauteuil 23 - Académie Française.
      

       

     

    Par les couchants sereins et calmes, les mouettes

    Vont mêlant sur la mer leur vol entrecroisé,

    Tels des gris souvenirs pleines de douceurs secrètes

    Voltigeant dans un cœur souffrant, mais apaisé.

    L'une, dans les clartés rouges et violettes, D'un coucher de soleil, fend le ciel embrasé, Une autre comme un trait, plonge dans les eaux muettesOu se suspend au flot lentement balancé. Nul oiseau vagabond n'a de plus longues ailes De plus libres destins, ni d'amours plus fidèles Pour le pays des flots noirs, cuivrés, bleus ou verts Et j'aime leurs ébats, car les mouettes grises Que berce la marée et qu'enivrent les brises Sont les grands papillons qui butinent les mers ...

     

    Jules Lemaître

     

     

     

     

      

     

     

     

    Comment le corbeau est devenu noir...

     

     

     

    Il y a très, très longtemps, quand la terre et ses habitants étaient encore jeunes, les corbeaux étaient tous blancs comme neige. En ce temps-là, les hommes n'avaient ni chevaux, ni fusils, ni armes en métal. Mais ils dépendaient pourtant de la chasse au bison pour manger et survivre. Il était difficile, aléatoire et dangereux de chasser le bison à pied, avec des armes à pointe de pierre.

     

    Les corbeaux rendaient les choses encore plus difficile aux chasseurs, car ils étaient les amis des bisons. Ils montaient très haut dans le ciel, au-dessus de la prairie, d'où ils pouvaient voir tout ce qui se passait. A chaque fois qu'un chasseur s'approchait d'un troupeau, les corbeaux volaient jusqu'à leurs amis, et, se perchant entre leurs deux cornes, ils les mettaient en garde « Croa, croa, croa, chers cousins, voici venir des chasseurs. Ils sont en train de ramper dans le ravin qui est là-bas. Ils sont derrière cette colline. Attention ! Croa, croa, croa! » en les entendant, les bisons s'enfuyaient au galop, et alors, les gens mouraient de faim.

     

    Les hommes se réunirent donc en conseil pour décider quoi faire. Parmi les corbeaux, il en était un énorme, deux fois plus gros que tous les autres, qui était leur chef. Pendant le conseil, le vieux sage se leva et suggéra ceci : « il nous faut prendre le grand corbeau blanc et lui donner une bonne leçon. Nous n'avons que cette solution, ou bien nous allons continuer à avoir faim » Il prit une grande peau de bison, entière, avec la tête et les cornes, et il la posa sur les épaules d'un jeune brave, en disant : « mon neveu, glisse-toi parmi les bisons. Ils te prendront pour l'un des leurs, et ainsi tu pourras capturer le grand corbeau blanc »

     

    Ainsi déguisé en bison, le jeune homme se faufila au milieu du troupeau et fit semblant de brouter. Les grands animaux hirsutes ne lui prêtèrent pas la moindre attention. Ensuite les chasseurs quittèrent leur campement et le suivirent, leur arcs tous prêts. Comme ils s'approchaient du troupeau, les corbeaux s'en vinrent, comme d'habitude, prévenir les bisons : « croa, croa, croa, chers cousins, les chasseurs viennent pour vous tuer. Gardez-vous de leurs flèches. Croa, croa, croa ! » Et, comme d'habitude, tous les bisons de s'enfuir au galop....... Tous, sauf bien sûr le jeune chasseur sous sa peau hirsute, qui faisait semblant de continuer à brouter.

     

    Le grand corbeau blanc vint donc se percher sur les épaules du chasseur, et battant des ailes, il lui dit « Croa, croa, croa, mon frère, es-tu sourd ? Les chasseurs sont tout près, juste de l'autre côté de la colline. Sauve-toi ! » Mais, à ce moment-là, le jeune chasseur laissa tomber sa peau de bison et s'empara de grand corbeau en le saisissant par les pattes. Puis il prit un lien de peau, lui attacha les deux pattes ensemble et attacha l'autre extrémité à une grosse pierre. Le corbeau se débattait tant qu'il pouvait, mais en vain.

     

    Les hommes de nouveau tinrent conseil. « qu'allons-nous faire de ce sale corbeau, qui nous a affamés tant de fois ? Je vais le brûler ! « s'écria un chasseur en colère. Et avant qu'on ait pu faire le moindre geste, il arracha le corbeau des mains du jeune chasseur et le plongea dans le feu du conseil, avec sa pierre et sa lanière de cuir. « ça t'apprendra ! » lui dit-il.

     

    Bien entendu, le lien qui l'attachait à la pierre brûla complètement presque tout de suite, et le grand corbeau réussit à s'envoler. Mais il était un peu roussi, et certaines de ses plumes étaient carbonisées. Il était toujours aussi gros, mais il n'était plus blanc. « croa, croa, croa ! « cria-t-il en s'envolant du plus vite qu'il pût. Jamais je ne recommencerai ; je n'avertirai plus les bisons, Je vous le promets ! Croa croa croa ! »

     

    C'est ainsi qu'il réussit à s'échapper. Mais, depuis ce temps-là, tous les corbeaux sont noirs....

     

     

     

     

      Le corbeau et le Soleil...  

    Un jour, le soleil envoya sa sœur, la Lune, sur la terre chercher des baies.

     

    La Lune descendit sur la terre, marcha dans la toundra et cueillit des baies quand elle rencontra une jeune femelle corbeau. Elles se saluèrent l’une l’autre, firent connaissance et s’en allèrent ensemble cueillirent des baies.

     

    Elles en cueillirent tant et tant qu’elles remplirent un plein panier.

     

    La Lune dit :

     

    - Reposons-nous un peu.

     

    La jeune femelle corbeau répondit :

     

    - Repose-toi, pendant ce temps, je vais trier les baies.

     

    La Lune se coucha sur de la mousse très douce et dormit profondément, profondément. La jeune femelle corbeau dévisagea la jeune Lune et s’étonna de tant de beauté. La jeune femelle corbeau ne pouvait plus s’empêcher de regarder le visage la Lune.

     

    La Lune se réveilla et demanda à la jeune femelle corbeau :

     

    - Toi aussi, tu as dormi ?

     

    Elle répondit :

     

    - Je viens juste de me réveiller et j’allais te réveiller. Allons chez moi, c’est tout près d’ici.

     

    La Lune acquiesça et elles partirent.

     

    Le soir, le frère de la jeune femelle corbeau revint de la chasse. La sœur dit doucement à son frère :

     

    - Regarde comme la Lune est belle. Demain, met mes vêtements et pars avec elle dans la toundra cueillir des baies.

     

    Le matin, le jeune corbeau se réveilla tôt, enfila les vêtements de sa sœur et réveilla la Lune. Ils mangèrent de la viande de renne, burent du thé et s’en allèrent cueillir des baie.

     

    La Lune, tout en cueillant des baies, demanda au jeune corbeau :

     

    - N’es-tu pas un homme travesti ?

     

    Le jeune corbeau dit :

     

    - Quoi ? Que dis-tu jeune fille ? Ne sommes nous pas au même endroit où nous avons cueilli des baies hier ?

     

    La Lune remplit son sac en cuir de baies et, fatiguée, décida de se reposer avec la jeune femelle corbeau, mais, d’elle, nulle trace.

     

    Elle commença à chercher dans les environs la jeune femelle, mais ne trouva qu’un joli couteau de chasse. Le couteau plut énormément à la Lune. Elle prit le couteau, le cacha dans un pli de sa robe et décida d’attendre la jeune femelle corbeau. Elle attendit, attendit et s’assoupit.

     

    La Lune se réveilla et à ses côtés, se trouvait, non un couteau, mais le jeune corbeau.

     

    La jolie Lune fondit en larme et eut peur de son frère, le Soleil. Le jeune corbeau se mit à la caresser pour la consoler.

     

    La Lune se leva et s’envola vers le Soleil.

     

    Elle regarda en arrière et vit le corbeau qui la suivait. La Lune dit au corbeau :

     

    - Tu n’arriveras pas à voler jusqu’au Soleil, c’est très haut et très loin !

     

    Le jeune corbeau répondit :

     

    - Je ne te quitte pas ! Je volerai tant que j’ai de la force et si elle venait à me quitter, je m’écraserai sur le sol. Je ne veux pas vivre sans toi !

     

    La Lune eut pitié du jeune corbeau, revint sur la terre et ils vécurent ensemble.

     

    Bientôt un enfant vint au monde.

     

    Le Soleil attendit et attendit sa sœur. Les enfants du Soleil chantaient des chansons tristes parlant de la jolie Lune perdue.

     

    Et toujours pas de Lune, pas de Lune.

     

    Le Soleil descendit sur la terre, illumina toute la toundra des ses rayons, éclaira toutes les montagnes, les gorges, les rivières. Un rayon éclaira la Lune, la sœur du Soleil.

     

    Le Soleil alla jusqu’à la yaranga 1 du corbeau. Il s’approcha de l’entrée, trouva sa sœur et lui demanda :

     

    - Pourquoi toi, petite sœur, es-tu restée si longtemps sur la terre ?

     

    La Lune lui répondit :

     

    - Je suis coupable, mais j’ai un mari et un bébé.

     

    Le Soleil se fâcha et eut une vive discussion avec le corbeau :

     

    - La place de ma sœur, la Lune, est dans le ciel et elle doit retourner là-bas.

     

    Le corbeau répondit :

     

    - La Lune est ma femme et elle a un enfant.

     

    Ils se disputèrent ainsi longtemps au sujet de la Lune.

     

    Enfin, ils décidèrent de mettre fin à leur querelle en mettant en concurrence des « femmes » : la Lune appartiendra à celui à qui les femmes ont cousu des vêtements le plus rapidement.

     

    Le corbeau appela une femelle hermine, le soleil une femelle souris. Ils leur donnèrent des peaux de rennes et leur ordonnèrent de coudre une koukhlianka 2. Les femelles commencèrent à coudre. La femelle hermine cousit vite et bien la koukhlianka, alors que la femelle souris n’eut pas le temps d’en terminer la moitié.

     

    Le corbeau appela une femelle marmotte, le soleil appela une femelle écureuil terrestre. Ils leur ordonnèrent de coudre un pantalon de fourrure, elles commencèrent à coudre. La femelle marmotte cousit vite et bien le pantalon de fourrure, alors que la femelle écureuil terrestre n’eut le temps de terminer la moitié du travail.

     

    Le corbeau appela une femelle loutre et le soleil un renard. Ils leur ordonnèrent de coudre une paire de bas en fourrure. La femelle loutre cousit vite et bien la paire de bas, alors que la femelle femme renard ne termina même pas un bas.

     

    Le corbeau appela une femelle mouflon des neiges et le soleil une femelle lynx. Ils leur ordonnèrent de coudre une paire de torbasa 3. Elles se mirent à coudre. La femelle mouflon des neiges cousit vite et bien la paire de torbasa, alors que la femelle lynx n’eut pas le temps de coudre une torbasa.

     

    Le corbeau appela une femelle ours et le soleil une femelle loup. Ils leur ordonnèrent de coudre une paire de moufles. Elles se mirent à coudre. La femelle ours cousit vite et bien la paire de moufles, alors que la femelle loup n’eut pas le temps de terminer une moufle.

     

    Le Soleil, voyant qu’il allait perdre, dirigea ses rayons sur une femme de glace. Les rayons ramenèrent la belle femme de glace. La femme s’illuminait aux rayons du Soleil, son tendre visage resplendissait.

     

    Le corbeau se mit en colère contre le Soleil tant il l’enviait de posséder une telle beauté.

     

    Le Soleil dit :

     

    - Rend moi ma sœur et reçois en échange cette beauté de glace.

     

    Le corbeau réfléchit, réfléchit et dit :

     

    - Non, non, il n’y a pas meilleure femme que la Lune.

     

    Le Soleil dirigea ses rayons sur une femme de neige. Ils rapportèrent la femme de neige. Elle rentra dans la yarangua et le Soleil darda sur elle ses rayons. Et la femme de neige scintilla de milles feux, de milles étoiles. La yarangua devint tout de suite claire et gaie.

     

    Là, le corbeau ne put résister à une telle tentation et dit :

     

    - Prenez votre sœur, la Lune, et donnez moi ces beautés.

     

    Le corbeau prit les femmes de glace et de neige et le Soleil, en compagnie de la Lune, s’envola vers le ciel.

     

    Le Soleil se mit en colère à cause du corbeau qui a si facilement oublié sa sœur.

     

    Et il partit au delà des mers, dans d’autres terres lointaines.

     

    Depuis, la toundra est sombre et froide les jours d’hiver.... 

     

      

     

    le Corbeau... bon Week-end...
     

     

     

     

    Le Corbeau, tout comme d'autres animaux ( dont le Loup ), n'a acquis une symbolique négative que récemment et quasi uniquement en Europe. Vu en rêve, il est censé être un oiseau de mauvaise augure, et les romantiques voient surtout en lui l'oiseau noir qui vole au dessus des champs de bataille pour se nourrir des cadavres ( c'est ici l'aspect charognard du Corbeau qui est "diabolisé" ).

     

    En Inde, le Mahâbhârata assimile les Corbeaux à des messagers de la mort. Dans le calendrier Babylonien, le Corbeau régit le 13ème mois, et est perçu de façon négative. On croyait aussi, auparavant, que les corbeaux pondaient leurs oeufs par le bec, on les éloignait donc des femmes sur le point d'accoucher afin d'éviter que celles-ci ne souffrent trop.

     

     

     

     

     

    Dans la croyance populaire, le Corbeau est considéré comme un voleur, c'est pourquoi en Irlande, on interdit aux enfants de se servir de tiges de plumes de Corbeau comme paille, afin d'éviter que cela ne les incite au vol.

     

     

     

    En dehors de ces cas précis et isolés, la symbolique du Corbeau est plus positive, que ce soit en Orient ou en Occident. Ce symbolisme négatif vient de son côté charognard, et du fait qu'il négligerait soit-disant ses petits...

     

     

     

     

     

    En Chine et au Japon, il est considéré comme un symbole de gratitude filiale, de par le fait qu'il nourrit ses parents, pratique qui ressemble à la tradition de ces sociétés. Au Japon, il symbolise aussi l'amour familial, mais il est aussi un messager divin, et les Tcheou le considère comme un oiseau de bonne augure, qui annonce leurs victoires et symbolise leur vertu. En Chine il est considéré comme un oiseau solaire : ce sont 10 Corbeaux qui se sont envolés du mûrier du levant pour apporter la lumière au monde, mais 9 furent abattus par Yi le Bon Archer afin d'éviter que le monde ne soit consumé. Des pierres sculptées du temps des Han montrent un corbeau à trois pattes au sein du soleil. Il serait donc le principe qui anime le soleil, voire même une représentation du yang, impair. Les trois pattes de ce corbeau, qui sont l'emblème des empereurs chinois, représentent le déroulement du cycle solaire sur une journée : lever, zénith et crépuscule.

     

     

     

    Dans la Genèse, le Corbeau, en allant vérifier si la terre réapparaît après le déluge, devient un symbole de perspicacité. Ailleurs dans la Bible, il apporte du pain dans le désert au prophète Isaïe, ainsi qu'aux ermites Antoine et Paul. Certains saints chrétiens sont même accompagnés de corbeaux : Benoît, Boniface, Oswalde et Meinrad ; et St Vincent fut défendu de l'attaque des carnassiers par des corbeaux. Selon une légende Ukrainienne, les corbeaux au paradis possédaient un plumage multicolore, mais après la chute d'Adam et Ève, ils se sont mis à manger des charognes, et leurs plumes sont devenues noires. Cette légende dit aussi que les corbeaux retrouveront leur beauté et un chant harmonieux à la fin des temps, dans un paradis nouveau...

     

     

     

     

     Dans la littérature alchimique, le corbeau est toujours associé à la phase de putréfaction, et à la matière au noir ( la materia prima ). Cette dernière est appelée Tête du Corbeau, elle est lépreuse, et il faut la blanchir " en la lavant sept fois dans les eaux du Jourdain" ( d'où sa représentation sous la forme d'une tête blanche ).

     

     

     

    En Grèce, là encore solaire, le Corbeau est consacré à Apollon, c'est un messager des dieux, et il rempli des fonctions prophétiques ( l'emplacement de l'omphalos de Delphes aurait été déterminé par des corbeaux ). Il fait aussi partie des attributs de Mithra, et il est réputé capable de conjurer les mauvais sorts. Mais même ici il garde un aspect négatif, puisqu'il ne put conserver sa place auprès d'Athéna, et fut remplacé par la chouette, à cause de son coté trop bavard. La légende raconte que le plumage originellement blanc du Corbeau devint noir suite à une malédiction lancée sur lui par Apollon, pour le punir de ses indiscrétions. Malgré cela, le Corbeau reste le compagnon préféré du Dieu Soleil. Une autre légende explique pour quoi Apollon a transformé le Corbeau en une constellation d'étoiles du même nom : Apollon envoya l'oiseau dans un monde aquatique afin d'accomplir une mission, mais le Corbeau apercevant un figuier dont les fruits n'étaient pas encore mûrs, se posa près de l'arbre pour attendre que les fruits mûrissent au lieu de remplir sa mission. Apollon entra en colère et le transforma en constellation d'étoiles...

     

     

     

     

     

     

    Les légendes celtiques regorgent de Corbeaux qui jouent principalement des rôles prophétiques. La déesse celte de la guerre, Morrigan, ainsi que le dieu Lug sont des dieux aux corbeaux, et en Irlande, le surnom de la Déesse de la guerre, Bodb, veut dire "corneille". D'autres personnages des légendes celtes sont accompagnés de corbeaux, et lorsqu'il s'agit de femmes, ce sont toujours des représentantes de la guerre et/ou de la mort. Le Corbeau était d'ailleurs un animal sacré chez les gaulois, et dans les mythologies germanique et nordique, il est symbolisé par Hugin ( Esprit ) et Munin ( Mémoire ), les deux compagnons d'Odhinn ( Wodan ). Ces deux corbeaux sont à la fois des messagers et les envoyés d'Odhinn sur terre. Odhinn porte d'ailleurs parfois des noms voulant dire "Dieu aux corbeaux". Ces deux corbeaux survolent la terre du milieu chaque jour et chaque soir ils rapportent à Odhinn ce qu'ils ont vu et entendu. A ce titre le corbeau devient donc un représentant des forces chtoniennes ( des forces de la terre ). Il symbolise le lien entre les hommes épris de spiritualités ( symbolisés par Odhinn ) et la terre / le monde physique.

     

     

     

    Chez les Maya, le Corbeau est le messager du Dieu du tonnerre et de la Foudre. En Amérique du Nord, le Corbeau est souvent un héros et un démiurge primordial, qui organise et civilise le monde déjà créé par d'autres esprits. En Afrique Noire, il possède un rôle de guide et d'esprit protecteur, puisqu'il prévient les hommes des dangers qui les menacent...

     

     

     

    Le Corbeau est aussi un symbole de la solitude, de la retraite volontaire, c'est-à-dire de l'isolement destiné à atteindre un niveau de conscience supérieur. il est aussi un symbole de l'espoir, son croassement répétitif voulant dire "demain, demain" en latin.

     

     

     

    En plus de ses rôles de héros solaire, de démiurge ou de messager divin, le corbeau a aussi un rôle de guide, et entre autres de guide des morts, de par son aspect psychopompe ( il perce le voile des ténèbres sans se perdre )...

     

     Le Corbeau semble avoir un symbolisme positif chez les peuples nomades, chasseurs et pêcheurs, et négatif chez les peuples sédentaires et liés à l'agriculture. Il symbolise le côté sombre de la psyché, qui peut se transformer et devenir bénéfique dès que l'on prend conscience de cet aspect de nous et qu'on l'intègre à la lumière de notre conscience. Les traditions celtiques reflètent bien cette symbolique double puisque dans celles-ci, le Corbeau est à la fois un oiseau céleste et solaire, et un oiseau des ténèbres et de la partie sombre de nous même. D'ailleurs l'expression Irlandaise " posséder la sagesse du corbeau" signifie avoir la connaissance suprême.. 

     

     

     


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