• Bretagne, terre de Légendes... Bonne journée...

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    en vous souhaitant une belle Journée...

    bises de Véro et Bonne Visite...

    Karennez-noz… (légende de Bretagne)… Les blanchisseuse de Nuit…

    Ce sont les êtres fantastiques les plus connus à travers les pays celtiques.

    En France et en haute Bretagne, on les appelle le plus souvent les Lavandières de nuit. Elles apparaisent dans les lavoirs, au bord des cours d'eau ou prés des ponts, où elles lavent leur linge ou les linceuls - parfois dégoulinants de sang - de ceux qui doivent bientôt mourir. C'est un funeste presage, qui prédit la mort de quelqu'un, parfois de mort violente. Quand elles tordent le linge pour l'éssorer, il en sort du sang.C'est durant les nuits de pleine lune qu'on a le plus de chance de les rencontrer.

    C'est avec les hommes que les Kannerezed-noz ont le plus souvent affaire. Les enfants non baptisés et les mères de famille semblent immunis's contre leur actions. C'est au passage d'un gué, d'un pont, que les hommes, se déplaçant de nuit, se trouvent par hasard en leur présence. La lavandière les prie alors de l'aider à tordre son linge. Il faut à ce moment prendre bien soin de tordre dans le même sens qu'elle ; autrement on a les mains prises dans le linge, puis brisées. Aussitôt la lavandière, aidée au besoin par ses compagnes, frappe sa victime, incapable de se défendre, avec des linges tordus, et l'on retrouve son cadavre le lendemain, les os rompus, prés du lavoire.

    Elles ressemblent au Banshee: de taille gigantesque et d'une maigreur effrayante, avec des dents énormes et les cheveux épars.
    Selon, la croyance populaire, ce sont des femmes expiant des péchés, comme celui d'avoir fait la lessive le dimanche, ou alors d'avoir utilisé une pierre à la place du savon usant le linge des pauvres, ou des femmes coupables d'infanticide.

    Selon les érudits, il s'agirait d'un aspect de l'ancienne déesse de la guerre, Badhbh, que le guerrier rencontrait sur le chemin de la bataille et qui présageait de la mort de celui-ci. On la voyait au bord d'un ruisseau, lavant les vêtements souillés de sang du futur mort, et lançant par trois fois son terrible cri.

    Source: Légendaire Celtique, de Divi Kervella.

     

    Extrait d’Anatole LE BRAZ, : La légende de la mort…

     

     

     

    L’intersigne du berceau…

     

    Marie Gouriou demeurait au village de Min-Guenn (la Pierre-Blanche), près de Paimpol. Son homme était à Islande, où il faisait la pêche.

     

       Ce soir-là, Marie Gouriou s'était couchée, après avoir placé sur le banc-tossel (le banc adossé au lit), tout contre son lit, le berceau où dormait son petit enfant.

     

       Elle était assoupie depuis quelque temps, lorsque dans son sommeil elle crut entendre l'enfant pleurer. Elle ouvrit les yeux, regarda.

     

       Jésus-ma-Doué : (Jésus mon Dieu!), la chambre était pleine de lumière et un homme, penché sur le berceau, berçait doucement le petit en lui chantant à mi-voix un refrain de matelot. L'homme avait rabattu sur son visage le capuchon de son ciré, en sorte qu'on ne pouvait distinguer ses traits.

     

       - Qui êtes-vous ? s'écria Marie Gouriou, épouvantée.

     

       L'homme leva la tête. La femme Gouriou reconnut son mari.

     

       - Comment ! tu es déjà de retour ?... Il n'y avait guère plus d'un mois qu'il était parti. Elle remarqua que ses habits ruisselaient, et cela sentait très fort l'eau de mer.

     

       - Prends donc garde, dit-elle, tu vas mouiller l'enfant... Attends, je vais allumer du feu.

       Elle avait déjà les deux jambes hors de son lit et s'apprêtait à passer son jupon. Mais la lumière étrange qui emplissait la maison s'évanouit aussitôt. Marie chercha à tâtons les allumettes, en frotta une, et constata que son mari n'était plus là.

     

       Elle ne devait plus le revoir. Le premier chasseur qui revint d'Islande lui apprit que le navire où s'était embarqué son homme s'était perdu corps et biens, la nuit même où Gouriou lui était apparu, penché sur le berceau de son fils.

     

     

    L’intersigne de la tête coupé…

     

    Une nuit que Barba Louarn, de Paimpol, était restée à filer jusqu'à une heure très tardive, elle s'endormit de fatigue sur sa tâche. Elle avait bien près de soixante-dix ans, la pauvre vieille !... Sa quenouille lui ayant échappé des mains et ayant fait du bruit en tombant sur le rouet, Barba se réveilla en sursaut. Elle ne fut pas peu surprise de voir toute la pièce éclairée d'une lumière blanche. Dans le milieu de la chambre, il y avait une table ronde où Barba avait coutume de déposer à mesure les écheveaux de lin qu'elle avait filés. Or, sur le tas d'écheveaux, elle vit une tête, une tête fraîchement coupée et d'où le sang dégouttait.

     

       Dans cette tête, elle reconnut celle de son fils, marin à bord d'un bâtiment de l'État.

     

       Les yeux étaient grands ouverts et la regardaient avec une inexprimable angoisse.

     

       - Mabic ! Mabic ! (Petiot ! Petiot !), s'écria-t-elle, en joignant les mains, que t'est-il arrivé, mon Dieu ? Sitôt que la vieille eut parlé ainsi, la tête roula sur la table et en fit le tour, par neuf fois.

     

       Puis elle reparut en haut du tas d'écheveaux.

     

       - Adieu, ma mère ! dit une voix.

     

       Barba Louarn se retrouva plongée dans l'obscurité. Des voisines la ramassèrent, le lendemain, évanouie, sur le plancher de la chambre.

     

       On apprit, à quelque temps de là, que cette même nuit, à cette même heure, son fils Yvon Louarn, second maître à bord du Redoutable, avait eu la tête détachée du tronc, dans une fausse manœuvre; et, comme c'était par gros temps, la tête avait roulé de-ci de-là sur le pont, avant qu'on eût pu la saisir au passage...

     


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