• avant Halloween, une petite visite parmi les morts, mais dans un endroit aussi beau que insolites et aux nombreuses histoires...
    bonne lecture et bises de Véro...


    Légendes et mythes au cimetière du père-Lachaise…

    Au Père-Lachaise...

    ...
    ''Comme les anges à l’œil fauve,
    Je reviendrai dans ton alcôve
    Et vers toi glisserai sans bruit
    Avec les ombres de la nuit.''
    - Charles Baudelaire, Un revenant (Les Fleurs du Mal, extrait)

    A l'Est de Paris, dans le XXe arrondissement, se trouve un lieu extraordinaire. Un lieu fantastique. Un lieu frissonnant... Le cimetière du Père-Lachaise.
    Il fut mis en service en 1804 sur ordre de Napoléon Ier. Il doit son nom à François d'Aix de La Chaise, confesseur de Louis XIV durant 34 ans.
    La première sépulture fut, malheureusement, celle d'une fillette âgée d'à peine cinq ans. Fin 1804, le cimetière ne comptait que 13 tombes. Les parisiens n'avaient guère envie de se faire inhumer dans un lieu assez éloigné du centre de Paris. De plus, le quartier alentour était très pauvre. Comme le nombre de sépultures augmentait toujours très péniblement les années suivantes, la mairie de Paris organisa le transfère des dépouilles de quelques célébrités tel Molière ou la Fontaine pour donner envie aux parisiens de s'y faire enterrer : ce fut une réussite (33 000 tombes, en 1830).
    Ainsi, et à maintes reprises, touristes ou gardiens ; visiteurs de passage ou habitués, ont perçu, ont vu de biens étonnants phénomènes déconcertants et transcendant notre vision trop arrêtée sur ces champs de repos éternel.
    Ils sont nombreux ces vagabonds de passage à avoir croisé en leur sillage, bondissant d’une tombe, sautant et s’engouffrant entre les chapelles mortuaires, un gigantesque chat roux qui pousse d'éternels miaulements de lamentation avant de s'envoler au-dessus des caveaux. On raconte que ce brave félin se vu refuser une sépulture décente.
    On dit aussi du Père-Lachaise que, la nuit, c'est toute une foule de sorciers, de gothiques, nécrophiles qui prennent possession des allées pour s'adonner à des pratiques plus que marginales. On ne compte plus ces cérémonies énigmatiques qui s'y déroulent parfois. De même que les histoires insolites...


    Bien connu des Parisiens, le Cimetière du Père Lachaise mérite le détour, pour de multiples raisons que je vais vous conter.

    Cet endroit comporte en effet de nombreuses tombes, auréolées de mythes étranges, de mystère et d'histoires bien particulières, qui vont vous fasciner.

    On raconte qu'il se passe des évènements très bizarres dans cet immense cimetière. Des messes noires, des actes de sorcellerie, et même qu'il s'y promenerait des vampires, les soirs de pleine lune !

    Derrière ce qu'on raconte à voix basse, il y a aussi quelque tombes inhabituelles de gens célèbres, comme le tombeau considéré comme le plus vénal, celui de la Princesse russe, la Princesse Demidoff, décédée en 1818.

    Avec ses milliers de tombes, le cimetière du Père Lachaise est un lieu incontournable, pour les chasseurs de fantômes, surtout lorsque l'un d'eux vous lance un défi.

    C'est le cas de la richissime Princesse Strogonoff-Demidoff dont je vais vous conter l'histoire.

    Cette héritière d'une famille aristocratique, propriétaire de mines d'or, d'argent , de cuivre en Asie centrale, aurait promis une forte somme à quiconque parviendrait à passer une année entière dans sa sépulture.

    Ce challenge ne manqua pas d'en attirer plus d'un. Mais les services du cimetière, très terre-à-terre, n'ont pas jugé bon de donner suite aux candidats venus se présenter.

    Néanmoins, quelques audacieux auraient quand même tenté l'aventure, sans parvenir au terme d'une seule nuit. L'un aurait succombé à une crise cardiaque, tandis qu'un autre serait, parait-il, devenu soudain fou.

    Le Mausolée où repose le corps de la Princesse Strogonoff-Demidoff surplombe tout le cimetière, étant au centre du cimetière. C'est aussi l'un des plus anciens monuments funéraires du Père Lachaise.

    L'histoire de ces malheureux candidats ressemble un peu au mythe sur les vampires. En effet, le fait de faire venir un individu durant un an, dans la tombe donne à penser que le but était d'attirer une victime pour lui voler son énergie vitale et reprendre vie.

    Le Mausolée de la tombe de la princesse russe, est recouvert de marteaux de forge. On y distingue aussi des hermines, et d'autres animaux vivant sous terre. Les hermines et les marteaux sont représentés sur les bas reliefs, sur les parois. Ces symboles donnent à penser que le Mausolée était une sorte de temple, dédié aux forces souterraines.

    Le petit temple qui abrite les cendres de la Princesse Strogonoff-Demidoff a été construit de façon à ne pas passer inaperçu dans cet ancien cimetière parisien. Sur son tombeau, on peut voir les chiffres suivants : le 8 avril 1818. Les trois "8" qui indiquent la date du décès de la princesse, représentent le chiffre fétiche des vampires. Comme le 666 est le chiffre attribué au Diable. C'est plus qu'étrange de trouver ces trois "8" en un lieu réputé pour être le repos d'un vampire.

    Sur le catalfalque de la Princesse, on peut distinguer des armoiries de pierre. Sur la droite, une tête de loup, animal omniprésent. Quand aux écussons, ceux-ci sont situés à plusieurs mètres au dessus.

    A chaques coins cardinaux, se trouvent une tête de loup car cet animal représentait la fourrure. En effet, la famille était aussi dans le commerce de la fourrure et des mines d'or.

    Au centre du Mausolée se trouve un noeud. Il représente le noeud magique, reliant la Vie à la Mort. On a retrouvé des noeuds similaires en Grèce, appelés les noeuds d'Hérakles.

    Il y a aussi 4 noeuds présents sur le tombeau. Le Mausolée présente aussi un rideau sculpté dans la pierre, pareil à un rideau de théatre.

    Depuis la famille de la Princesse russe a été retrouvée, avec la répartition de sa forture, qui était énorme et leur fut remise. Bien que cette tombe soit sublime, on reste surpris en voyant son état d'abandon. Le tombeau de la Princesse Strogonoff-Demidoff est aujourd'hui, laissé à l'abandon, personne ne semble plus s'en préoccuper. Pourtant cette tombe, outre son histoire, est exceptionnelle avec ses écussons, sa loutre, le marteau de forgeron et la fourrure, représentés.

    La légende raconte qu'un taximan, fut appelé un soir, à la sortie du cimetière du père Lachaise, pour venir chercher une femme tres belle, à 23H30. Les heures passant, l'homme dut ensuite ramener la dame au cimetière, aux environs de deux heures du matin. Mais son aspect extérieur a changé, son odeur devint putride. L'homme découvrira plus tard qu'il s'agissait de la Princesse Strogonoff-Demidoff...

    Avouez que cette histoire vous a donné envie de découvrir ce cimetière célèbre dans Paris ?
    Mais…
    Faire coucou aux stars du Père Lachaise, c’est surfait !
    Exit les Edith Piaf, Henri Salvador, Ivo Livi (de son vrai nom… allez, vous trouverez bien !) ou Jim Morrisson, gardez vos clopes et vos tickets de métro pour une autre occasion (voire le whisky, déjà vu sur la tombe de Morrisson !).
    Voici plutôt une liste de personnages loufoques à visiter. Pour cette promenade, munissez vous :
    - d’un canard en plastique
    - d’une patate
    - d’une peau de chamois
    - de la plus belle rose rouge que vous trouverez
    - et d’une pince monseigneur
    Pour trouver l’emplacement exact de ces personnes, référez-vous aux plans disposés dans le cimetière, ou à ceux vendus à l’entrée…
    Qui aurait l’idée de faire graver sur sa tombe un mot si… “inappropriate”, dirait un British choqué ! Eh bien c’est la première DJ techno et house de la scène française : DJ Sextoy, c’était son nom. Morte d’un arrêt cardiaque il y a quelques années, celle qui s’était fait un nom en mixant la musique des défilés Jean-Paul Gaultier n’aurait pas du être inhumée au Père Lachaise. C’est le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui a tout fait pour qu’elle y soit : l’artiste, qui avait mixé sur le parvis de l’hôtel de ville pour la fête de la musique en 2001, l’avait particulièrement touché. Posez-donc votre petit canard en plastique, sûr qu’elle esquissera un sourire !
    Ensuite, dégainez votre patate : il est temps d’aller voir Antoine-Augustin !
    Et oui, sans lui, pas de mercredi purée-boudin, pas de Mac Donald’s et surtout pas d’imitations de tampons officiels gravés dans des patates sous la Seconde Guerre Mondiale. Parmentier n’aurait pas mis une pomme de terre dans nos assiettes, toute la face de la terre aurait changé ! Alors comme ces mains anonymes, déposez votre présent sur le rebord et continuez votre chemin !
    La visite suivante est réservée à vous mesdames (paraît-il). Ce charmant jeune homme tout de bronze vêtu, se voit régulièrement octroyer des faveurs, et croyez-moi, on ne lui offre pas que des fleurs. Observez la statue : certaines zone semblent… lustrées ! Une légende tenace s’accroche à ce pauvre Victor Noir, journaliste tué par le neveu de Bonaparte. On dit que les femmes en manque de fertilité viennent toucher l’une de ses “extrémités” (nez, bout des chaussures, menton pour les farouches… mais bien plus souvent, elles y vont franco à l’entrejambe), car le jeune homme aurait le pouvoir d’aider à procréer ! Pauvre Victor… et dire que personne ne le regarderait si des étudiants malicieux n’avaient fomenté ce coup avec un gardien du cimetière, en passant du polish sur la partie bombée !!!
    Voilà pour la peau de chamois. Maintenant, sortez votre rose.
    Le spiritisme, vous y croyez, vous ? En tous cas, bon nombre de visiteurs du Père Lachaise y croient dur comme fer : la tombe d’Allan Kardec est la plus fleurie de tout le cimetière ! Donc, voici Hippolyte Léon Denizard Rivail de son vrai nom, mais c’est sûr, ça sonne moins “spirite” qu’Allan Kardec (ce nom aurait été le sien dans une vie antérieure, quand il était druide. D’où le dolmen pour tombeau. Hé ! On ne rigole pas !). Bref, les fanatiques du monde entier viennent lui rendre hommage, et même si la très sérieuse Union spirite française et francophone explique sur un panneau que toucher le buste du bonhomme ne vous donnera aucun passe-droit pour mieux communiquer avec l’au-delà, rien n’y fait : lui aussi, on n’arrête pas de le tripoter !
    Déposez religieusement votre rose, et dégainez la pince monseigneur.
    Qui n’a pas rêvé d’être riche, un jour ? Pour cela, fiez-vous à une autre légende du cimetière. Trouvez la modeste tombe de 20 mètres de hauteur de Félix de Beaujour, et cherchez aux alentours le mausolée destiné à Charlotte Emilie Dias Santos. Cette jeune fille morte à l’âge de 16 ans appartenait à une riche famille. On dit que celui qui resterait enfermé dans son tombeau une semaine (ou un an, selon les versions) sans manger ni boire, gagnerait la fortune de la famille. D’où le mur bétonné, et le cadenas. Mais au Père Lachaise, les légendes sont tenaces ! Aussi, on raconte aujourd’hui la même chose à propos du tombeau de la princesse Demidoff, issue d’une riche famille Russe.
    J’aurais aussi pu vous proposer d’aller pisser sur la tombe d’un dictateur Dominicain, comme le font régulièrement les ressortissants en goguette à Paris pour venger leur famille, mais là, ça devient limite indécent ! Et puis n’oubliez pas, on est dans un cimetière, on n’est pas là pour rigoler !

    et pour finir... « Citoyens et messieurs, j’ai assuré que je ressusciterai les morts, je les ressusciterai. Ceux qui désirent l’apparition d’êtres chers dont la vie s’est terminée par la maladie ou autrement n’ont qu’à parler : j’obéirai à leur commandement ».

    Le montreur de spectre est décédé en 1837. Sa tombe est ornée de créatures diaboliques, de têtes grotesques ainsi que de scènes représentant la mort triomphant sur les vivants.

     

    Histoires de cimetières..

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    2 commentaires
  • Légende et imagerie... bon dimanche... bisous...

    Publié le 07/10/2012 à 11:10 par loevanerell

    imagerie du Dimanche et petite légende...

    Bonne Journée, les z'amis...

    Bisous les p'tits-loups...

    Kagsagsuk, l'orphelin (conte du Canada)…

     

    Il était une fois un pauvre orphelin qui vivait parmi des hommes durs dans le Nord du Canada, un endroit qui s'appelle aujourd'hui le Nunavuk. Son nom était Kagsagsuk. Il habitait avec sa vieille mère adoptive dans une misérable cabane, à côté du portail d'une grande maison où il n'avait pas le droit d'entrer. A vrai dire, Kagsagsuk n'osait même pas pénétrer dans la cabane, et il restait couché sur le seuil, cherchant une place chaude parmi les chiens. Lorsque, le matin, les hommes de la grande maison éveillaient leurs chiens avec des coups de cravache, le pauvre garçon en recevait aussi. Comme il avait mal, il criait: "Nah, nah, wa, wa, wa!" et tous se moquaient de lui, parce qu'il se comportait comme un chien.

    Lorsque les hommes de la grande maison se mettaient à manger toutes sortes d'aliments congelés, de la chair ou de la peau de morse, le petit Kagsagsuk les regardait avec envie de son coin. De temps en temps, ils le faisaient venir, en le soulevant par ses narines. Ils lui jetaient quelques restes de viande congelée, mais sans lui donner de couteau pour la couper. Il était obligé de se servir de ses dents, comme un chien! Un jour, par cruauté et par bêtises, les hommes de la grande maison, lui arrachèrent une dent sur deux au prétexte qu'il mangeait de trop. La vie qui était déjà bien difficile devint insupportable pour Kagsagsuk.

    Sa mère adoptive qui était brave et bonne lui avait donné des souliers et une petite lance, pour qu'il puisse jouer dehors, devant la maison, avec les autres enfants. Mais ceux-ci le jetaient à terre, car il était resté petit et faible. Ils le roulaient dans la neige puis ils emplissaient ses habits, et le maltraitaient cruellement. Les fillettes aussi, lui jetaient de la neige et de la boue. Ainsi, le pauvre garçon était tourmenté de tous les côtés.

    Avec le temps, il prit de l'âge et se risqua à s'éloigner davantage de la maison, jusque dans les montagnes. Il cherchait des lieux isolés et réfléchissait à la façon de devenir fort. Sa mère adoptive avait bien essayé de lui apprendre mais Kagsagsuk, comme tous les enfants devait faire ses expériences tout seul.
    Un jour, il se plaça entre deux hautes montagnes et cria:
    -"Seigneur de la Force, viens à moi! Seigneur de la Force, montre-toi à moi!"

    Un grand ours parut. Kagsagsuk fut tellement effrayé et qu'il se mit à courir, mais le monstre le rattrapa et le jeta à terre violemment. Il était incapable de se relever. Il entendit soudain craquer quelque chose, et il aperçut une quantité d'os de chien marin, pareils aux osselets dont se servent les enfants pour jouer dans la cour de l'école. Les petits os tombaient de son corps comme l'eau tombe de la cascade. L'ours lui dit: "Ces petits os ont empêché ta croissance." Il frotta sa queue autour du corps du garçon et, pour la seconde fois, de petits os s'en échappèrent. Il recommença une troisième, une quatrième et même une cinquième fois et à chaque opération, des petits os tombaient sur le sol. L'ours lui dit:
    -"Si tu veux devenir grand et fort, tous les jours tu dois venir t'exercer à la lutte avec moi."

    Kagsagsuk s'en retourna chez lui, soulagé. Il courut, même, en faisant rouler des pierres sur sa route. Lorsqu'il approcha de la maison, des fillettes crièrent:
    -"Voilà Kagsagsuk. Jetons-lui de la boue!" Et les garçons le frappèrent et le tourmentèrent comme auparavant. Lui, se laissa faire et alla se coucher, à son habitude, entre les chiens.

    Tous les jours, il rencontrait l'ours et s'astreignait à chaque fois aux mêmes exercices. Chaque jour, il se sentait devenir plus fort. Il roulait maintenant de véritables blocs de rochers sur la route. Il devenait plus fort de jours en jours. Enfin, l'ours ne fut plus en mesure de le vaincre, et lui dit:
    -"C'est assez maintenant! Nulle créature humaine ne pourra plus triompher de toi. Continue encore à t'en tenir à tes anciennes habitudes, mais, quand l'hiver sera venu et que la mer sera gelée, il sera temps de montrer ta force. Alors, trois ours puissants paraîtront, qui tomberont de ta main."

    Un jour d'automne, les hommes de la grande maison rapportèrent sur l'eau un gros tronc d'arbre flottant, qu'ils attachèrent à quelques blocs de pierre sur la plage car ils le trouvaient bien trop lourd pour l'emporter immédiatement. A la nuit tombante, Kagsagsuk dit à sa mère adoptive:
    - "Donne-moi mes souliers, mère, afin que je puisse aller voir ce bois."

    Dès que tous furent couchés, il s'en fut vers la plage, délia les attaches, jeta le tronc d'arbre sur ses épaules et le porta derrière la maison où il l'enfouit profondément dans le sol.
    Lorsqu'au matin, un des hommes sortit, il s'écria:
    -"Le bois est parti!" Les autres le rejoignirent et virent que les attaches avaient été rompues et ils étaient très surpris, car le bois avait disparu et cependant ni les flots ni le vent n'avaient pu l'emporter. Mais, une vieille femme, qui passait là par hasard, dit soudain:
    -"Voyez donc, le tronc est là!" Tous accoururent, poussèrent de grands cris et s'exclamèrent: --"Certes, il doit y avoir parmi nous un homme d'une force exceptionnelle! " Et chacun d'eux se rengorgea pour faire croire que c'était lui.

    Au début de l'hiver, Kagsagsuk fut encore plus maltraité que par le passé par les habitants de la grande maison, voisine de la cabane de sa mère. Mais lui ne modifia en rien sa manière de se comporter, il continuait à dormir parmi les chiens afin de ne pas éveiller de soupçon. Lorsque la mer fut toute recouverte de glace, la chasse aux phoques fut interrompue et, quand les jours redevinrent plus longs, des hommes accoururent annonçant qu'on avait aperçu trois ours polaires escalader un glacier. Personne n'osa sortir pour aller les combattre. L'heure d'agir était venue pour Kagsagsuk.
    -"Mère, dit-il, donne-moi mes souliers, je veux aller voir ces ours." Sa mère adoptive s'inquiéta mais lui jeta cependant ses souliers et dit
    -"Dans ce cas, rapporte-moi, du moins, une peau d'ours pour couverture, et une autre pour me coucher dessus." Il prit les souliers, mit ses hardes sur son corps, et s'élança à la rencontre des ours. Les hommes, qui se trouvaient devant leur maison, crièrent:
    -"Quoi? N'est-ce point Kagsagsuk? Que peut-il bien vouloir faire? Qu'il retourne chez lui! " Et les jeunes filles dirent:
    -"Il est devenu fou!" Kagsagsuk se fraya un chemin à travers les habitants du village comme s'ils n'étaient qu'un tas de petits poissons. Il se mit à courir. Il était tellement léger que ses talons semblaient toucher sa nuque, et la neige en tourbillonnant étincelait de toutes les teintes de l'arc-en-ciel en se dispersant sous ses pas. Il monta tout en haut du glacier à la force de ses bras. Soudain, sans savoir d'où il venait, un ours énorme leva une patte vers lui. Kagsagsuk se tourna une fois sur lui-même, saisit l'animal par ses pattes de devant et le jeta contre le glacier, de sorte que les os s'y écrasèrent et le corps de l'ours tomba en bas, sur la glace, aux pieds des assistants, les villageois qui l'avaient suivi. Il leur cria:
    -"C'est là ma première capture! Enlevez-lui la peau et dépecez-le." Les gens pensèrent:
    -"Le second ours le tuera sûrement! "
    Une fois encore, le spectacle se répéta, et le corps du second animal fut jeté sur la glace. Uis vint le troisième ours. Kagsagsuk le saisit par les pattes de devant, le fit tournoyer au-dessus de sa tête et en frappa l'un des hommes qui s'était approché de lui. Aussitôt Kagsagsuk s'écria:
    -"Celui-ci s'est conduit cruellement et injustement avec moi!" Il frappa un second homme en hurlant:
    -"Celui-ci m'a traité encore plus mal, il m'a laissé avoir faim." Puis il frappa un troisième, un quatrième, un cinquième homme et tous se mirent à fuir, saisis d'une épouvante sauvage.
    Mais il arriva derrière eux et alla vers sa mère adoptive à qui il lui remit les deux peaux d'ours, en disant:
    -"Voici une peau pour ton lit et une autre pour t'en couvrir." Puis il lui ordonna de dépecer la chair du troisième ours et de la faire cuire.

    Les habitants de la grande maison le prièrent d'entrer dans leur demeure. Mais il ne fit que jeter un regard par-dessus le seuil, selon son habitude, et dit:
    -"Je n'entrerai pas, à moins que l'un de vous ne vienne me soulever par les narines, comme auparavant." Personne n'osa plus le faire, maintenant; sa vieille mère adoptive s'approcha alors de lui et le fit. Tous étaient soudain très aimables avec lui. L'un dit:
    -"Approche-toi donc un peu plus!" L'autre:
    -"Ne te mets donc pas là-bas où le banc est nu. Il y a là une meilleure place pour Kagsagsuk." Mais lui refusa toutes ces invitations et prit place sur le banc de pierre. Quelques-uns lui dirent:
    -"Nous avons des souliers pour Kagsagsuk." D'autres:
    -"Voici des pantalons pour lui." Et les jeunes filles rivalisaient à qui offrirait de lui coudre des vêtements. Un homme ordonna à l'une d'elles d'apporter de l'eau pour "notre cher Kagsagsuk". Lorsque la jeune fille revint - c'était l'une de celles qui l'avaient le plus cruellement tourmenté et taquiné - il l'attira contre lui et la serra si fort qu'il l'écrasa. Alors, il dit:
    -"Il me semble qu'elle s'est écrasée". Mais les parents de la jeune fille dirent:
    -"Oh! cela ne fait rien! Elle ne valait d'ailleurs pas grand'chose. Et nous avons d'autres enfants encore." Ensuite, quand les garçons entrèrent dans la salle, il les appela et leur fit de même. Il tua tous ceux qui l'avaient maltraité et tourmenté, et toujours, les parents disaient:
    -"Oh! cela ne fait rien! Il ne valait pas grand'chose. Il ne faisait que jouer!" Ainsi, Kagsagsuk continua à supprimer tous ceux qui l'avaient maltraité et il ne s'arrêta que lorsque tous furent tués de sa main.

    Quant à ceux qui avaient été bons pour lui, car comme partout il y en avait, il fut bon pour eux, lui aussi. Il répartit entre les affamés ce que les hommes de la grande maison avaient mis de côté pour l'hiver. Il s'occupa des pauvres et s'en alla loin sur la mer, dans son kayak, pour les servir. Il s'en alla vers le Sud, vers le Nord, vers l'Est, vers l'Ouest et accomplit de hauts faits. Aujourd'hui encore, on se montre les traces de ses actes héroïques, - ce qui prouve que l'histoire de Kagsagsuk est vraie.


    3 commentaires
  • (texte et images trouvés sur le net)...

      

    La légende de tarasque de tarascon...

    Un brin d'histoire

    « Jadis, dans cette région, terre de forêts et de marécages dus aux débordements du Rhône, émergeaient des îlots formés des dépôts et alluvions. Seul, l'un de ses îlots était constitué par un rocher. Les Salyens (mélange de Celtes et de Ligures), premiers occupants de ce rocher perdu dans les marécages, baptisèrent le site TARASCO.

    Les Massiliens y établirent un comptoir commercial trois siècles avant notre ère. Plus tard, les Romains élevèrent, sur cette même place, une citadelle surveillant le passage du Rhône.

    La ville fut le théâtre, vers l'an 48, d'un événement aux conséquences historiques. Marthe, missionnaire du Christ, débarquée en Provence avec les "Saintes-Maries-de-la-Mer", arriva à Tarascon et délivra le pays du monstre amphibie qui terrorisait la région : La Tarasque. Elle s'installa ensuite auprès des Tarasconnais. La sainte femme fit l'objet d'une dévotion particulière et devint la patronne de Tarascon. Sous l'égide de la sainte Hôtesse, la ville grandit et prit une place importante dans la région malgré la proximité de villes prépondérantes comme Arles et Avignon.

    De nombreux pèlerins accoururent, et les plus grands rois de France se recueillirent sur son tombeau. Le premier, Clovis, en l'an 500, accorda certains privilèges à la ville, privilèges confirmés par ses successeurs, et Louis XI eut beaucoup de libéralités pour l'église qu'il éleva au rang de Collégiale. Jusqu'à la Révolution, on pouvait compter jusqu'à 15 couvents qui accueillaient pèlerins et personnalités. En 843, lors du partage de l'Empire de Charlemagne, le Rhône devint une frontière politique et Tarascon revêtit une importance stratégique de premier ordre.

    En 1435, René d'Anjou, surnommé par ses sujets "Le Bon Roy René", hérita de la Provence et vint séjourner souvent dans son château au bord du Rhône. Il réunit autour de lui une cour de chevaliers, de nobles familles et d'artistes, ce prince se plaisait à organiser des tournois et des fêtes. Il organisa ainsi les Jeux de la Tarasque qui, de nos jours, ont lieu chaque année, le dernier week-end de juin. À sa mort, en 1481, la Provence devint française.

    La prospérité de la cité ne déclina qu'à la Révolution et, de ce riche passé, elle a conservé un patrimoine très important. C'est beaucoup plus tard qu'un autre personnage marqua l'histoire de Tarascon. En effet, en 1872, Tartarin de Tarascon naquit sous la plume d'Alphonse Daudet. »

     

    La légende de la Tarasque à Tarascon

    Frédéric Mistral décrit la Tarasque ainsi :

    La bèstio a la co d’un coulobre,
    d’iue mai rouge qu’un cinobre
    Sus l’esquino a d’escaumo e d’àsti que fan p?u
    D’un gros leinoun porto lou mourre,
    E sièis pèd d’ome pèr mies courre;
    Dins sa caforno, souta un moure
    Que doumino lou Rose, emporto ce que p?u

    La bête a la queue d’un dragon, des yeux plus rouges que cinabre, - sur le dos des écailles et des dards qui font peur ! – d’un grand lion elle porte le mufle, - elle a six pieds humains, pour mieux courir ; - dans sa caverne, sous un roc – qui domine le Rhône, elle emporte ce qu’elle peut (Frédéric Mistral, Mirèio)

    Les premiers écrits de la Légende apparaissent aux XIIe et XIIIe siècles : in Mombritius, Sanctuarium, tome II :

    « Il y a avait en ce temps-là, au-dessus du Rhône, près d’une vaste caverne, dans un certain bois en Arles et Avignon, sur la rive occidentale, un énorme dragon, moitié animal terrestre, moitié poisson, qui faisait périr les nombreuses personnes qui traversaient et passaient par-là, et même les ânes et les chevaux. Il retournait aussi les bateaux qui franchissaient le Rhône. Des gens et des troupes armés venaient souvent là, mais ils ne parvenaient pas à le tuer, parce que, expulsé du bois, il se cachait dans le fleuve ; Et il était plus gros qu’un bœuf, plus long qu’un cheval. Il avait une gueule et une tête de lion, des dents pointues comme des épées, une crinière de cheval, le dos tranchant comme une hache, des écailles hérissées comme des tarières pour déchirer, six pieds aux griffes d’ours, une queue de vipère, et était protégé de chaque côté par deux boucliers semblables à des carapaces de tortues. Douze lions ou autant d’ours ne pouvaient l’emportaient sur lui. Comme les habitants n’avaient pu le faire périr par aucun moyen, ils apprirent par sa renommée que la bienheureuse Marthe brillait par ses miracles et chassait les démons ; ils allèrent vers elle lui demandant de venir et d’expulser le dragon de son territoire.

    « La sainte amie de Dieu se dirigea tout droit vers le lieu. L’hôtesse du Christ mettant sa confiance en son hôte, dénicha le dragon dans le bois, dévorant un homme qu’il avait égorgé ; elle jeta sur lui l’eau bénite qu’elle avait apportée et lui montra un crucifix : le dragon s’arrêta vaincu comme une brebis et la bienheureuse l’attacha avec sa propre ceinture, et aussitôt il fut entièrement écrasé par le peuple avec des lances et des pierres. Ce dragon étant alors nommé Tirascurus, cet endroit à partir de ce moment et par la suite en fut nommé Tirasconus. Il était auparavant dit Nerluc, c’est-à-dire « bois noir », parce qu’il y avait là des bois obscurs et noirs. C’était, bien sûr, un dragon du genre de celui qui est appelé Léviathan dans le Livre de Job, qui avala sans sourciller des fleuves et crut que le Jourdain s’engloutirait dans sa gueule. Il était venu de la mer de la Galatie d’Asie, engendré par Léviathan, serpent aquatique très féroce, et un taureau sauvage. La Galatie a engendré le taureau sauvage dont les excréments liquides et brûlants repoussent ses poursuivants : il les projette sur une longue distance comme une flèche et tout ce qu’il a atteint est brûlé comme dans un incendie »

    CANTIQUE À SAINTE MARTHE – TARASCON (extrait d’archives)

    Tels qu’après les orages
    Le soleil radieux
    Dissipe les nuages
    Rend leur éclat aux cieux
    Tel le Dieu que j’adore
    Trop longtemps ignoré
    Du couchant à l’aurore
    Voit son nom adoré
    (….)
    Que le ciel applaudisse
    Aux chants de son amour
    Et que l’enfer frémisse
    Du bonheur de ce jour
    Chantons tous la victoire
    Du maître des vainqueurs :
    Consacrons à sa gloire
    Et nos voix et nos cœurs
    Seigneur, sanctifiez et gardez votre peuple, et faites qu’étant aidé par l’assistance de cette grande sainte, il vous soit agréable par le règlement de sa vie, et qu’il vous serve dans la tranquillité d’une sainte confiance. Amen..


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  • une petite légende de Québec, en ce lundi...

    bises de Véro et bonne journée...

    La tour de Trafalgar…

    À Montréal, dans le quartier Côte-des-Neiges, existe une petite tour appelée la tour de Trafalgar. Cette tour n'a pas très bonne réputation. On raconte que plusieurs personnes l'ayant visitée y étaient revenues en affirmant y avoir vu d'étranges phénomènes : du sang sur les murs, une main fantomatique semblait vouloir les étrangler, des bruits de pas qui résonnaient sur le sol lorsqu'ils s'enfuyaient du lieu, etc.  
    Georges Boucher de Boucherville* publia, en 1835, une étrange histoire. A-t-il vraiment vécu ce qu'il nous raconte ou n'est-il pas plutôt l'initiateur de cette légende ? 

     Je vous raconte, à ma façon, la légende de la Tour de Trafalgar.

    Léocadie, jeune et jolie brunette de 17 ans, vivait avec sa tante dans le quartier  Côte-des-Neiges. Une figure douce et spirituelle, des manières agréables et une assez jolie fortune, faisaient d'elle le meilleur parti de son quartier. Fiancée à Joseph dont elle était profondément amoureuse, elle n'attendait que le jour béni où tous les deux seraient enfin unis par les liens indissolubles du mariage.
    Un jour que Léocadie venait d'aller à l'église y faire ses dévotions, un jeune homme entra, non pas tant pour y prier Dieu, mais pour y admirer l'intérieur de l'édifice.  Il vit la jeune fille traversant la nef d'un pas léger pour sortir du temple. Il conçut pour elle un amour fort, violent et passionné. Après avoir fréquenté la jeune fille quelques temps, c'est de la tante de Léocadie que l'étranger apprit que le coeur de la jeune fille était déjà pris. Il jura alors de se venger de celle qu'il avait tant aimée. Il lui lança alors, avant de partir,  ces paroles sinistres: "Regarde le soleil, comme il est rouge; il est rouge comme du feu, comme du sang, comme le sang qui doit couler".
    La veille de son mariage, Léocadie et son fiancé Joseph, partirent ensemble pour aller se promener à la montagne, et jouir d'une agréable journée printanière. C'est ainsi qu'ils se rendirent jusqu'à la petite tour. Comme ils mettaient les pieds sur le seuil de la porte, un homme, que Léocadie reconnut aussitôt, se précipita, rapide comme la foudre, avec un couteau à la main. Elle jeta un cri, pâlit, et tomba sans connaissance et sans vie aux pieds de son assassin qui l'avait frappée au coeur. Joseph s'élança alors sur lui voulant venger sa bien-aimée ou mourir avec elle. Une lutte violente s'engagea. L'étranger jeta Joseph par terre et un genou sur sa poitrine, le saisit à la gorge et l'étrangla. Le lendemain, on les découvrit tous les deux assassinés. L'étranger fut arrêté, condamné à être exécuté et avoir les bras, jambes, cuisses et reins rompus vifs sur un échafaud qui fut dressé sur la place du marché de la ville.
    La tour de Trafalgar devint alors un lieu maudit. Plusieurs témoins ont affirmé s'y être rendus. Tous ont aperçu du sang sur les murs et sur la porte. Et, chacun jurait que la peur et l'angoisse qu'il ressentait alors, les obligeaient à fuir les lieux. Pire, tous affirmaient qu'ils entendaient des bruits de pas derrière eux lorsqu'en courant, ils dévalaient la pente du sentier menant à la tour.

     


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